Avant la fin de l'été

Un film de Maryam Goormaghtigh

Avant la fin de l'été

Un film de Maryam Goormaghtigh

Suisse, France - 2017 - 80 min

Après 5 ans d’études à Paris, Arash ne s’est pas fait à la vie française et a décidé de rentrer en Iran. Espérant le faire changer d’avis, ses deux amis l’entrainent dans un dernier voyage à travers la France.

After five years as a student in Paris, Arash has not really adapted to life in France and decides to rerun to Iran. His two best friends convince him to travel together fort the last time to the South, hoping that the trip will change his mind. 

Sorti le 12 juillet 2017

Sortie non communiquée

À propos de Avant la fin de l'été

Si le farsi est l'une des plus belles langues du monde à parler et à écouter, elle est également l'une des plus belles à filmer. Maryam Goormaghtigh nous entraîne dans une errance hédoniste sur les routes de France à travers les yeux de trois Iraniens, qu'elle filme avec une grande tendresse et une intimité impressionnante.

Des siestes, des repas et des bons mots : on se régale, on discute avec sagesse de photographie, de musique, ou d'interprétation des rêves... et surtout de nanas et de drague. La virilité de ces personnages d'ordinaire exploités dans les « buddy movies » en prend un coup, puisque c'est bien la féminité rafraîchissante de ces hommes qui se révèle peu à peu ici. 

Derrière cette virée débonnaire scintille, en creux, le sombre éclat de l'âme en exil. L'appel de l'enfance, de sa terre, de sa musique, de sa poésie, de sa langue. La réalisatrice parvient, sans dogmatisme, à construire un aller-retour incessant et fécond entre deux mondes que beaucoup de clichés opposent : la France et l'Iran. On a ainsi parfois l'impression de faire du tourisme en Iran, alors qu'on est au milieu de la France profonde. Les paysages français deviennent une extension du geist iranien, avec une finesse, une simplicité, un humour qui affleurent sans recherche d'effets, sans volontarisme narratif ou esthétique. 

Une image splendide et surtout une très belle bande son servent à merveille ce film qui fleure bon la liberté dans un écrin très oriental : anodin en façade, riche à l'intérieur.

Ioanis Nuguet

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Cinéaste


Wissam Charaf

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Cinéaste


Paroles de cinéastes

À propos de Avant la fin de l'été

La cinéaste Maryam Goormaghtigh, qu'elle ait réalisé un documentaire ou une fiction, signe un film d'une très grande sensibilité, filmant à discrétion des figures sentimentales. Le génie du regard est à la fois d'avoir su mettre trois personnalités (le timide, l'entreprenant et le sage) en contact avec l'insouciance de la route, des femmes et de la liberté – comme un récit d'apprentissage – tout en parvenant à opposer cette équipée à la gravité d'un hors-champs ; leur exil, leur pays : l'Iran.

À partir de ce moment tout ce qui sera pris à la vie (scènes de drague, sieste, riff de guitare) sera vécu à l'encontre de l'obscurantisme, contre le poids des traditions.

Un grand film s'exprime dès le premier plan, dès la première phrase. Tout y est signifiant. Et puisque vous allez le découvrir dans quelques instants, interrogez-vous sur les corps, les lignes, le choix du cadre. Comment, en une unité, un seul plan, la réalisatrice nous livre déjà tout des enjeux antagonistes qui se confronteront tout au long du film : le corps contre les jambes, la stature face à la célérité. De quelle manière, dès ce premier plan, la société Iranienne est-elle dite ? Comment faire passer Arash, le protagoniste, du côté de Hossein et Ashkan, ses deux amis ? Soit l'abandon du père au profit de l'ivresse et de la liberté ?

Pensez-y ; avant la fin de l'été.


Nicolas Reyboubet

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Programmateur


Le Kosmos Fontenay-sous-bois
Paroles de programmateurs

à propos de Avant la fin de l'été

Je n'ai pas l'habitude de m'exprimer sur les films que je vois, même quand je les aime et que j'aurais envie d'inciter d'autres gens à les découvrir. Mais là, voilà, je le fais ! Ce film indépendant, premier long métrage en salle de sa jeune réalisatrice, sans acteurs connus, au synopsis qui tient dans une poche de chemisette, est dans le système de production et de diffusion qui est le nôtre, fragile. Il se peut hélas qu'il ne reste pas assez longtemps sur les écrans, et sur pas assez d'écrans, alors même qu'il mérite d'être vu, que les gens méritent de le voir. CE FILM EST BEAU ET SINGULIER. Ce qui est largement suffisant pour prendre le risque d'aller le voir, qu'on l'aime ensuite autant ou moins, si ce n'est pas plus encore, que moi. NE LE MANQUEZ PAS ! :- Je l'ai vu il y a trois jours, et il infuse encore en moi (ses personnages, sa grâce, sa délicatesse, son humour, sa bienveillance et sa douceur, des scènes ou des images, des paroles ou des gestes, des instants), en filigrane, comme seuls le font les très bons films, qui touchent, aux strates multiples, denses malgré ou grâce à leur sobriété et leur apparente simplicité. C'est un film léger et grave, quotidien et existentiel, tout en délicatesse, par petites touches. On est étonné, curieux et séduit par la singularité de ces trois hommes, de l'affection qui les lie, des liens ténus et sincères qu'ils nouent avec les jeunes femmes qu'ils croisent, et c'est une part de l'originalité et de la forme d'exotisme de ce film. Et à la fois ce que les personnages éprouvent et vivent – émotions, doutes, maladresses, espérances, amitié, sensations physiques de l'été, de ses lumières et de ses sons, l'eau, le camping, le choix d'un tee-shirt, la vacance, la route – résonne avec notre propre vécu, ressemble à celui de tous. Rozier, Cavalier (celui du Plein de super, par exemple), cela a été dit plusieurs fois. Et oui, j'y ai pensé moi aussi d'emblée. Ce qui se pose là, comme références, pour qui les aime énormément (c'est mon cas). Mais ces éclats de ressemblance, par l'esprit et par la forme, n'étouffent ni ne masquent les forces vives que ce film contemporain a en propre, et qui en font le sel et le miel. Lorsque j'ai vu le film, j'ignorais que son « réalisateur » était une jeune femme. Et j'ai été vraiment étonnée et admirative de la maturité et de la finesse de son regard sur ces trois hommes/personnages, comme de la maturité et de l'élégance de son cinéma.

Cecile

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Spectatrice


Paroles de spectateurs

L'ACID à l'international, les bonnes nouvelles de début 2018

Pas moins de trois films soutenus par l'ACID font partie cette année de la sélection de MY FRENCH FILM FESTIVAL qui a lieu du 19 janvier au 19 février. Organisé par notre partenaire UniFrance, les films sont proposés aux internautes du monde entier et sous-titrés en 10 langues.

MY FRENCH FILM FESTIVAL a enregistré plus de 10 millions de vues dans le monde pour cette 8e édition, un nouveau record après les 6,7 millions de vues comptabilisées en 2017.

En compétition

AVANT LA FIN DE L'ETE de Maryam Goormaghtigh

SWAGGER d'Olivier Babinet

WILLY 1er de Marielle Gautier, Zoran et Ludovic Boukherma et Hugo P. Thomas


Les prix ont été remis le 19 février 2018 par Isabelle Giordano, directrice d'UniFrance, et le jury a choisi de récompenser WILLY 1er en lui attribuant une Mention Spéciale afin de saluer « la proposition artistique de ses réalisateurs ».


Par ailleurs, AVANT LA FIN DE L'ETE de Maryam Goormaghtigh fera partie de la 4e édition de YOUNG FRENCH CINEMA, qui rassemble un programme de films français contemporains sans distributeurs américains à destination des salles et universités américaines, ainsi que du réseau des Alliances Françaises. L'an passé SWAGGER d'Olivier Babinet avait été le titre phare de la sélection des 12 longs métrages, et Olivier Babinet avait effectué deux tournées aux États-Unis pour y accompagner son film. 


Merci à UniFrance pour son appui et son soutien aux films de l'ACID !

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