En fiction comme en documentaire, la question des moyens (et de leur absence) se pose à de nombreux cinéastes, qu'ils soient confirmés ou qu'ils s'engagent dans leur premier long métrage. Qu'est-ce que jouer avec les contraintes et « faire avec peu » veut dire ? Cette question économique et éminemment politique touche à tous les fondements d'un film puisqu'elle influe sur l'esthétique d'un projet, de sa création, sa production, à sa mise en images et en sons.
La séance ACID POP se déroule en 3 temps :
1. Masterclass entre Thomas Paulot et un.e cinéaste de l'ACID
2. Projection de MUNICIPALE
3. Débat avec le public autour du film
À PROPOS DE LA MASTERCLASS :
Thomas Paulot en dialogue avec un.e cinéaste de l'ACID posera la question de la
place du fictionnel dans le documentaire. À la manière dont on voit Laurent
Papot, personnage principal du film Municipale, signer son contrat de travail au
début du film, les extraits choisis par le cinéaste, interrogent la place des
personnages dans une œuvre de documentaire.
La discussion se fera majoritairement autour des extraits présentés :
Documenter la fiction ou fictionnaliser le document?
On découvre Revin et ses habitants en même temps que l'unique acteur, déjà candidat à la mairie par contrat de travail. Le processus de rencontres des revinois se fait dans le but de constituer un état des lieux réel de la petite ville, dépeuplée et désindustrialisée. Dès lors le film rend incertaine la limite entre l'acteur et le candidat.
La frontière poreuse entre le documentaire et la fiction permet au film de rejoindre le dispositif réellement mis en place lors d'une période de campagne municipale : un rituel commun guidé par un projet (le scénario), parasité par l'intervention des électeurs (l'improvisation).
Visionner la Masterclass :
"Si tu lis le scénario aujourd'hui, tu retrouveras très peu de choses du film. C'était un scénario documentaire-type, avec des scènes beaucoup plus écrites, et des vrais enjeux de fiction impliquant des Revinois. Toutes nos velléités de fiction ont été contrariées à l'approche du tournage : là on s'est dit qu'on préférait être dans le direct de la campagne, sans s'encombrer du plan de travail et du texte. [...]
Route One USA de Robert Kramer a été plus qu'une référence pour ce film, il a été l'un des points de départ de Municipale. Il nous a inspirés à la fois dans le dispositif - mettre ce personnage fictif du Docteur dans un contexte documentaire - ainsi que sur sa volonté d'interroger un territoire. Il y a aussi Pater de Cavalier qui
nous a passionnés, surtout sur la question de la figure de l'acteur, sur sa transformation et sur l'idée de la sincérité."
Bibliographie :