André
Oskola
Programmateur
La première chose qu'on peut demander à un responsable de salle de cinéma, c'est d'être à l'écoute des œuvres et de leurs concepteurs, puis de faire tout son possible pour attiser la curiosité du spectateur.
J'ai la chance de suivre le parcours de Marie Vermillard et Joël Brisse depuis un bon moment et je reste impressionné par leur démarche, de plus en plus orientée vers l'épure, à l'instar de certains peintres, tels Turner ou Zoran Music. Ils réunissent leurs interprètes favoris et amis de longue date et nous proposent l'écoute, chère à Peter Handke, de textes présumés d'auteurs.
Le doute s'installe: les histoires seraient-elles des souvenirs des acteurs et des actrices? Sommes-nous dans le témoignage, dans l'autobiographie ? La présentation face caméra, sans décor, avec des durées variables, nous libère de la nécessité de comprendre : l'esprit vagabonde, le montage restitue un surréalisme rappelant certaines scènes de Bunuel (Le Charme discret de la bourgeoisie).
Les voix nous guident vers de nombreux horizons. Les images se dessinent dans notre imaginaire et l'on se retrouve à ouvrir la poupée gigogne suivante avec le même désir, la même fascination hypnotique...
Publié le lundi 29 janvier 2018