de Cinéastes de l'ACID
C’est l’automne. L’Observatoire de la Diffusion du CNC a publié ses analyses sur l’année 2022 et, en ce qui concerne les films labellisés « Recherche et Découverte » ou bien les films non-agréés (ce qui inclut une part considérable de documentaires), on serait tenté de chantonner, comme une vieille rengaine, que « les films morts se ramassent à la pelle ».
de Cinéastes de l'ACID
Les massacres du 7 octobre ont remis au premier plan la guerre en Israël et en Palestine, et son cortège d'atrocités, ainsi que les mots d'ordre qui l’accompagnent : « D’accord, mais est-ce que vous condamnez ? ». Depuis notre place, celle d’une association de cinéastes, forcément inquiets de là où le monde va, que pouvons-nous ? De nombreux festivals de cinéma au Moyen Orient sont supprimés ; le rectorat de Paris fait le choix de déprogrammer le film Wardi (Mats Grorud) de son corpus de Collège et cinéma ; la venue de Nadav Lapid est annulée à Toulouse, autant de signaux qui disent désormais notre incapacité collective à l’endroit des images. Que pouvons-nous alors ?
de Cinéastes de l'ACID
Personne n'oserait remettre en cause publiquement l'éducation au cinéma : sa nécessité semble acquise, et partout, on se gargarise de citoyenneté, d'accès aux œuvres, de développement de l'esprit critique… Unanimisme apparent qui dissimule une réalité bien moins reluisante. Cette rentrée 2023 nous conduit à nous joindre aux enseignants et fédérations alertant médias et autorités suite aux dernières annonces en date, et à rappeler que l'éducation au cinéma n'est pas un label de plus (une sorte de citizenwashing) mais le résultat d'une lutte et d'une histoire de l'émancipation, depuis les ciné-clubs de l’éducation populaire aux grands dispositifs nationaux. Mais quand on parle d’éducation au cinéma de quoi parle-t-on ? Et surtout que veut-on ?
de Cinéastes de l'ACID
De Nantes à Marseille, de Lyon à Paris, de Tanger à Porto, septembre et octobre verront les films programmés lors de l’ACID Cannes circuler au gré de nos habituelles reprises de rentrée. Autant d’occasions de rencontrer en salle les cinéastes et de remettre ainsi en jeu, et au centre, ce qui doit nous relier, aujourd’hui plus que jamais : l’amour radical et fou de l’indépendance. De notre indépendance.
de Cinéastes de l'ACID
Le cinéma est sommé d’être rentable ; la sommation s’adresse, de préférence, aux films les plus indépendants. Qu’un block-buster fasse flop, on s’en accommode, que des films d’auteur « occupent les écrans sans trouver leur public », selon la formule désormais consacrée, c’est le scandale : honte aux « enfants gâtés » de la culture !
de Cinéastes de l'ACID
Dans la longue liste des chantiers qui se trouvent devant nous pour continuer de faire vivre généreusement et joyeusement le cinéma que nous aimons, il en est un, trop souvent ajourné au nom de l’urgence de la situation actuelle : celui du sens des mots que nous utilisons pour caractériser notre travail, en vue d’agir, entre autres, sur les institutions.
de Cinéastes de l'ACID
Très attendus, les chiffres publiés par l’Observatoire de la Diffusion du CNC le 17 janvier dernier (portant sur l’année 2021 et les trois premiers trimestres de 2022) ont tristement objectivé le constat que nous formulons depuis longtemps sur une concentration de plus en plus accrue des films dans les salles – un petit nombre de films occupent un trop grand nombre d’écrans, invisibilisant de fait une large part de la production, et notamment celle que nous défendons à l’ACID.