FABRIQUER UN FILM DE FICTION EN SE SAISISSANT DU RÉEL

Fabriquer un film c'est chercher une forme à donner à une idée, à un désir, tout en se débrouillant avec le réel et ses contraintes. Mais c'est aussi le cheminement inverse : reconstituer l'idéal à partir de ce qui est là, possible et réalisable.


La séance ACID POP se déroule en 3 temps : 

1. Masterclass entre Jessé Miceli et un.e cinéaste de l'ACID

2. Projection des AFFLUENTS 

3. Débat avec le public autour du film




À PROPOS DE LA MASTERCLASS : 

Jessé Miceli, en dialogue avec un.e cinéaste de l'ACID réfléchiront ensemble à la façon dont le cinéma peut créer de la fiction à partir du réel, de ses contraintes et de ses propositions... 


La masterclass se fera majoritairement autour des extraits présentés:

  • Taxi Téhéran, Jafar Panahi, 2015
  • Elephant, Gus Van Sant, 2003
  • Secrets and Lies, Mike Leigh, 1996
  • Rosetta, Jean-Pierre et Luc Dardenne, 1999

Jessé Miceli filme les trajectoires de trois jeunes Cambodgiens cherchant leur route à travers un territoire en pleine mutation. Songsa, adolescent introverti, est envoyé dans la capitale pour vendre des vêtements dans un tuk-tuk. Phearum s'endette pour acheter un taxi. Thy plonge dans la vie nocturne et rêve d'intégrer un groupe de motards. Trois chemins, trois destins, trois regards.


Visionner la Masterclass:




EXTRAITS DE PROPOS DE JESSÉ MICELI :


L'idée du film est venue de l'urgence sur place de témoigner, de documenter ce que je voyais, c'est-à-dire ce changement, l‘émergence d'un nouveau monde et la disparition d'un autre par la même avec le boom de l'urbanisation que j'ai pu observer. Ce qui m'intéressait, à partir de ce constat, était de documenter ce moment de transformation, d'exode urbain, de naissance de nouvelles vies, et aussi la nécessité d'adaptation de la jeunesse cambodgienne à ce nouvel environnement. Ce devait être réaliste, d'où l'aspect documentaire. Je voulais suivre mes personnages, être proches d'eux, c'est pourquoi il y a beaucoup de caméra épaule par exemple. Je voulais vraiment les accompagner dans leur voyage au cœur de cette mutation du territoire. Le Cambodge est un pays qui se reconstruit. Il y a quelque chose à Phnom Penh qui fait penser à un adolescent. Des buildings qui poussent comme des boutons, une voix qui devient plus grave, en passant de toutes ses mobylettes et motos à des grosses voitures au vrombissement plus fort. Il y a quelque chose de disgracieux dans cette croissance extrêmement rapide mais à partir de là j'aime penser que tout est possible, notamment le meilleur pour l'avenir.




LES QUESTIONS DE CINÉMA POSÉES PAR LE FILM : 


  • Le travail avec des acteurs non professionnels
  • Fiction et ancrage dans le territoire
  • Le plan séquence
  • Créer des dispositifs de contournement de la contrainte
  • Documenter le réel à travers la fiction
  • Faire émerger la fiction depuis le réel
  • Créer un territoire de cinéma à partir d'un territoire réel
  • Enregistrer le réel pour montrer l'invisible


LES THÉMATIQUES ABORDÉES PAR LE FILM ET LA DISCUSSION :


  • Le Cambodge : histoire et présent
  • La représentation, les images, la réalité et la fiction
  • L'œuvre, l'espace, l'auteur, le spectateur
  • Situer : relier des caractéristiques d'une œuvre d'art à des usages ainsi qu'au contexte historique et culturel de sa création.
  • Monde rural / urbanisation et industrialisation en Asie
  • Musique cambodgienne contemporaine

POUR ALLER PLUS LOIN : 


Filmographie :

  • Close-Up, d'Abbas Kiarostami, 1990
  • La Punition, Jean Rouch, 1963
  • Le Voleur de bicyclette, Vittorio De Sica, 1948


Bibliographie :

  • Au dos de nos images 1991 - 2005, Luc Dardenne, Seuil
  • Au dos de nos images II, Luc Dardenne, Seuil
  • Notes sur le cinématographe, Robert Bresson, Gallimard

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