Vergine Keaton
Cinéaste
En présence de Vergine Keaton, Lucile Chaufour, Morad Aïssaoui, Jenna Castetbon et Théo Hoch
En présence des réalisatrices et réalisateurs Vergine Keaton, Jenna Castetbon, Théo Hoch et du comédien Remi Taffanel pour La dame au chien
jeudi 08 décembre 2022 - 20h00
Organisé par l'ACID, le GREC et l'Agence du court-métrage et programmé par les jeunes ambassadeurs de l'ACID.
À propos du film :
La dame au chien provoque un étonnement sensoriel. Une tension cocasse, une chaleur accablante, une soif et un mystère qui s’enracinent dans une durée qui s’étire, comme un long mois caniculaire. Damien Manivel fait tenir les contraires dans son cadre sec et rigoureux. Le rhum brûle l’œsophage du jeune homme venu rapporter son chien à la dame. Comme il consume la gêne de la rencontre, dont les cendres languissantes n’ont pourtant rien de monotone. Il faut y boire pour y croire. C’est un moment d’échange fort entre deux interprètes, deux funambules, qui jouent pleinement d’une situation drôlement malaisante. Un face à face marqué par des jeux de regards, une ivresse douteuse, et une discussion relativement passionnante sur la natation. C’est que la fièvre est contagieuse. Et alors que le tic-tac de l’horloge nous fait glisser dans une temporalité indolente, impossible pourtant de se laisser aller : les dialogues tranchent et percutent ces moments d’attente contemplative. Et à la fin, c’est le temps qui abdique. Comme si face à cette abnégation grisée, ce retour sereinement perpétuel de la parole, il ne pouvait que démissionner. C’est-à-dire abandonner son emprise sur le cadre pour laisser advenir la souple durée. Alors, tel le chien qui se promène dans la maison, notre esprit se balade entre les énergies contrastées de ce duo insolite. Chaque geste est suggestif, révélateur ou non d’une envie sensuelle, d’une recherche de connexion ratée, ou d’un sentiment d’embarras. La Dame au chien parvient à semer le doute, à installer une intrigue en forme d’encéphalogramme plat dans une mise en scène épurée mais totalement maîtrisée. On vous ressert un verre?
Alexandre Leter et Anais Calon, Jeunes Ambassadeur·ices de l'ACID
À propos du film :
À la fois âpre, touchant et troublant, L'amertume du chocolat marque par la palette complexe de sentiments qu'il déploie chez le spectateur. Premier court-métrage d'une cinéaste également musicienne, cette œuvre nous entraîne peu à peu dans l'angoisse de son personnage tout en travaillant une esthétique certes glaçante mais qui pourtant ne semble jamais distante. A travers une intrigue resserrée autour d'une simple après-midi, on parvient à deviner le quotidien de cette famille monoparentale, qui se trouve alors au bord de l'implosion. Grâce à un sens subtil du décor, du cadre et du son, la réalisatrice construit ainsi une ambiance oppressante, mais réussit aussi à faire resplendir la beauté de ces êtres en souffrance, perdus entre crispation et tendresse. Son utilisation du noir et blanc apporte au film une dimension mystérieuse intemporelle, tout comme ses costumes et ses décors, difficiles à situer dans une époque particulière ; c'est comme si finalement, Lucile Chaufour refusait d'ancrer son film dans une décennie précise. Gardons-nous là d'imposer une interprétation définitive sur de tels choix. La seule chose dont nous sommes sûrs, c'est que l'une des belles qualités de L'Amertume du chocolat, c'est bien de laisser un espace précieux au spectateur pour se situer face à l'expérience singulière qu'il propose.
Antony Labiod et Corian Dominguez, Jeunes Ambassadeurs de l'ACID
À propos du film :
Une renaissance, objet d’un premier film aux accents symboliques, reprend en apparence les codes d’une scène classique. Une chasse à courre des plus banales bascule peu à peu dans le merveilleux. Progressivement, les chasseurs deviennent les chassés. Emportés à la faveur des cycles, des proies et des prédateurs, nous observons ce rapport de force inversé, bientôt abandonné, écrasé par un nouvel ordre. Là, surgit le chaos jusqu’à la saturation du son, signé Vale Poher. Mis en alerte, les cerfs et les chiens, rejoints par les corbeaux, s’emballent. Les spectateur·ices de l'ACID se retrouvent alors happé·e·s de l'ACID par la chorégraphie orchestrée par Vergine Keaton. Il ne connaît de trêve sensorielle que dans la limpidité de l’eau. De simples gravures numérisées, puis découpées, prennent vie et se transforment. Elles muent. L’originalité de l’animation repose sur cet alliage. Un sens du détail souligne le précieux d’une scène banale, qui se détache des représentations traditionnelles. L’antinomie du titre fait pourtant référence à l’Antigone d’Henry Bauchau, à l’origine d’un rêve annonçant cette scène. Avec Je criais contre la vie, ou pour elle, nous découvrons ce mythe sous une forme inédite, au cinéma. Un pas vers un nouvel équilibre de la nature : apothéose sur grand écran, preuve de la sensibilité universelle que ces images révèlent.
Juliette Corbel Vivas et Lucile Nivelle, Jeunes Ambassadrices de l'ACID
À propos du film :
"Ma mère ne va pas bien, je décide de la filmer. Je la regarde et dans mes yeux, j'ai l'espoir qu’elle vive encore." C’est par ces quelques mots que Jenna Castetbon introduit son récit. Ils sonnent comme une urgence. L’urgence de sauver l’orchidée fanée. Avec ce récit, elle tente de pénétrer dans le jardin secret de sa mère et essaie de comprendre sa solitude, la tristesse qui l’accompagne et la lourdeur de ce corps souffrant. À travers ce documentaire participatif, la réalisatrice a l’espoir de faire refleurir sa mère, de la retrouver au milieu des cachets, de la dépression… Pour cela, la caméra capture leur intimité dans la simplicité des gestes du quotidien. Caméra qui semble d’ailleurs n’être parfois qu’un prétexte pour se rapprocher de cette mère fuyante. "Si tu avais mal comme moi, tu verrais", lui lance sa mère. Là, le regard de Jenna se transforme. Elle comprend. Le cinéma ne pourra peut-être pas la sauver. Peu importe. Car finalement, ce récit est celui d’une mère et de sa fille tentant de dépasser la douleur, en renforçant leur lien vers la tendresse.
Juliette Corbel Vivas et Ilona Leininger, Jeunes Ambassadrices de l'ACID
À propos du film :
À travers une fenêtre, une boule à neige, des yeux d’adulte qui redeviennent enfant, Ludo se souvient. Il y a la fin de l’été, et la fin du chant des cigales, les pistolets à eau sont vides et Kilian n’est plus là. Il y a la maison, les maisons, habillées de pierre et habitées de souvenirs en porcelaine. Enfin il y a ce qui nous hante, des riffs de guitare et des fantômes d’adolescents partis trop vite. Ludo repartira le lendemain, lui aussi a disparu. C’est un mystérieux mirage.
Alexia Sanchez et Anaïs Calon, Jeunes Ambassadrices de l'ACID
> Lire l'article de Anaïs Calon sur la séance sur Maze.fr ici
Vergine Keaton
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