Direct Action

Un film de Guillaume Cailleau et Ben Russell

Direct Action

Un film de Guillaume Cailleau et Ben Russell

Allemagne, France - 2024 - 212 min

En janvier 2018, l’abandon de la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes met un terme au combat mené pendant des années par l’une des plus importantes communautés d’activistes de France. En immersion dans la ZAD entre 2022 et 2023, Guillaume Cailleau et Ben Russell rendent compte d'une société qui, après la lutte qui l'a réunie, esquisse à présent les contours d’un autre monde possible. Au même moment, à Sainte-Soline, les Soulèvements de la Terre s’opposent à un projet de privatisation de l’eau et se heurtent, une fois encore, à la violence de l’État.

EN SALLE

Sorti le 20 novembre 2024

En salle

À propos de Direct Action

Comme souvent chez Ben Russell et cette fois avec la complicité de Guillaume Cailleau, les gros blocs d'images s'empilent un à un, pour construire DIRECT ACTION, un film-mur, solide et majestueux. Ça prendra le temps qu'il faut, d'autant que ce mur d'images est aussi mur de soutien politique, et que l'espace à protéger doit rester habitable, pour le spectateur comme pour celles et ceux qui, le temps d'une bobine de 16mm, viennent peupler le film.

Ici, à Notre-Dame-des-Landes, c'est de vie commune qu'il s'agit : un ample portrait de groupe, dont chaque plan-action vient informer l'être-ensemble qui sous-tend le film.

Libre de toute forfanterie militante, de toute complaisance sympa, DIRECT ACTION convoque la possibilité d'un monde autre, mais sans jamais en omettre la fragilité centrale, ni les temporalités parfois ingrates ou fastidieuses. C'est à ce prix que ce cinéma peut effleurer la beauté fugace de l'hétérotopie zadiste, en capter l'énergie brute.

Nous aussi, spectateurs, il faut nous armer de patience.

La pellicule 16mm nous invite à rétablir, comme les Zadistes, un mode plus durable d'emploi du temps filmique; car aucune de ces 212 minutes n'est perdue, si on en admet la grâce entêtante.


Mais au quotidien patiemment observé succède la violence sourde et aveugle du pouvoir dit « légitime ». Des cadres serrés, on passe à d'amples paysages du côté des Bassines de Sainte-Soline, comme si, en stratèges décisifs, nous participions à la bataille.

L'émotion contenue, bâtie plan après plan, nous éclate alors au visage avec sa belle colère vengeresse et salvatrice, avec la puissance renouvelée du cinéma. En en sortant, presque défoncé, groggy, on se dit que ces films-là, ce cinéma-là, pourrait bien être une ZAD, un territoire à réinvestir d'urgence, pour recouvrer notre liberté de spectateur et notre droit imprescriptible à la beauté.

Vincent Dieutre

 - 

Cinéaste


Paroles de cinéastes

À PROPOS DE DIRECT ACTION

DIRECT ACTION est un film-monde. Composé d'une myriade de petits univers, posés à côté les uns des autres. Ces univers sont les plans séquences qui composent le film, qui recomposent sous nos yeux des manières de faire, de penser, d'agir.


Et ce temps long rentre en résonnance avec le nôtre, à nous spectateur.rices. Et puis, nous, dans la salle de cinéma, face à ces blocs de temps, on se dit que ces moments viennent du futur, ou qu'ils sont de la science-fiction. Parce que ces plans séquences que Ben Russell et Guillaume Cailleau nous offrent, ils les ont capturés sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, dans une zone autonome et ils nous racontent une utopie en actes, en actions. Faire du pain, couper du bois, réparer une tronçonneuse, mener les animaux au pré, construire une maison, vivre ensemble, résister à l'oppression, s'organiser collectivement, jouer aux échecs, planter des graines, labourer le champ avec son cheval, apprendre l'autodéfense.


DIRECT ACTION, c'est des fragments d'après la révolution. Par sa matérialité même, le film tourné en pellicule, rejoint l'artisanat qui se déploie dans la ZAD. Le geste de faire ce film rejoint ceux qui s'inventent là-bas, et cette rencontre est belle. C'est un film majestueux, porteur et témoin d'un immense espoir, qui nous montre un monde d'après la lutte, victorieuse, contre le projet écocide d'aéroport. Un cinéma d'action, comme une preuve

que ce monde autonome est viable, habitable, désirable. 

Arlène Groffe

 - 

Directrice de la programmation du 104 de Pantin


Paroles de programmateurs
Vidéo
Vidéo
Vidéo

Recherche

Gestion des cookies

En poursuivant sur ce site vous acceptez l’utilisation de cookies, qui servent à vous proposer une meilleure expérience de navigation (vidéos, photos, cartes interactives).

Tout refuser