Écrivains des frontières

Un film de Samir Abdallah et José Reynes

Écrivains des frontières

Un film de Samir Abdallah et José Reynes

France - 2003 - 80 min

Suite à l'appel du poète palestinien Mahmoud Darwish, membre fondateur du Parlement International des Écrivains assiégé à Ramallah, une délégation d'écrivains est allée sur place pour manifester aux côtés des Palestiniens une "{belle collaboration linguistique}" dans ces "{hauts lieux de la spiritualité}" (Ramallah en arabe) où le programme d'humiliation israélienne est aussi une “{guerre verbicide}”. « {Nous voulons écouter et faire entendre d'autres voix dans le fracas de la guerre, celle des écrivains, des artistes, des universitaires, de tous ceux qui préparent l'avenir... Opposer à la logique de la guerre, non pas une force d'interposition mais des FORCES D'INTERPRETATION} », dit l'écrivain français Christian Salmon , membre de la délégation internationale composée de l'Américain Russell Banks, le Nigérian Wole Soyinka, le Portugais José de Sousa Saramago, le Chinois Bei Dao, le Sud-africain Breyten Breytenbach, l'Espagnol Juan Goytisolo, l'Italien Vincenzo Consolo .

« Écrivains des frontières, un voyage en Palestine(s) » est le carnet de voyage de cette délégation, accompagnée par Elias Sanbar et Leïla Shahid, filmé et réalisé par Samir Abdallah et José Reynès.

Avec :
Kahei Fukunaga , Yuka Hyodo , Naomi Kawase , Katsuhisa Namase et Kanako Higuchi

Sorti le 10 mars 2004

Sortie non communiquée

À propos de Écrivains des frontières

Écrivains des frontières de Samir Abdallah et José Reynès est un film beau et nécessaire car il permet de mettre en mots, et pas n'importe quels mots, la tragédie palestinienne. Plusieurs grands écrivains de ce monde ont fait le voyage dans les territoires occupés et en Israël. Leurs paroles et celles des cinéastes se mêlent, cinéma et littérature travaillent ensemble pour rendre compte. Chargés du poids de l'histoire de leur propre pays (l'Afrique du Sud, la Chine, le Nigeria, le Portugal, l'Espagne, l'Italie, la France), ils visitent les maisons éventrées, rencontrent les habitants, vont voir pour eux-mêmes la réalité de cette guerre d'occupation.

_ Assise sur une pierre, une vieille femme Palestinienne au visage buriné rappelle La Mère de Gorki, la Mère courage de Brecht ou la mère dans Conversation en Sicile de Vittorini. Ainsi elle rejoint la grande famille des personnages de la littérature et le drame palestinien rejoint l'histoire universelle. En compagnie de ces écrivains, on prend de la hauteur.

Parce que ce sont des gens de lettre, ces hommes nous font voir autrement ce conflit dont on pensait avoir tout dit et tout entendu. Ils déplacent cette guerre sur le terrain des mots. Ils usent de leurs armes — les métaphores, les comparaisons… — pour dire ce qui les habite durant ce voyage. En chemin, ils buttent sur un nom, « Holocauste », qui les fait trébucher. Ils dénoncent l'utilisation du mot « antisémitisme » qui est faite lorsque la politique du gouvernement de Sharon est critiquée. Ils parlent de bouclage rhétorique, guerre verbicide, langage effondré, réalité rendue illisible, mauvais usage des mots viciés ou corrompus… et tombent sur cette nécessité : il est de leur devoir de réinventer un langage pour témoigner. Ce travail, c'est à eux écrivains, poètes et conteurs du monde, de le faire, collectivement. Ils s'engagent. Et là on voit que, malgré l'état du monde, l'excellence peut procurer du pouvoir. Cela fait grand plaisir même si les bulldozers et les tanks ! semblent continuer leur sinistre travail de destruction. Mais la terre parle, et rien ne pourra l'arrêter.

Laurence Petit-Jouvet

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