Entêté
Raed Andoni a quarante ans, tout comme l'occupation israélienne de la Cisjordanie, et souffre d'une migraine tenace. De cette céphalée invalidante, il a œuvré à un film où l'intime entre en résonance avec le destin collectif de son peuple.
Parcourant des paysages éventrés, Raed Andoni mène l'enquête, rassemble ses souvenirs manquants - interroge son thérapeute, ses amis, sa famille -, passe les check-points comme un ressassement. Fix ME traite de la perméabilité, de la porosité : il montre comment l'histoire des territoires occupés s'est insidieusement insinuée dans le corps du cinéaste. En usant de la juxtaposition, de l'opposition, de l'enlacement même de certains plans, le film interroge aussi avec finesse, toute la complexité d'une réalité historique. Par son rythme, sa densité, la beauté des cadres, la musicalité de la bande sonore, le cheminement de sa pensée, Fix ME agit comme un antidote à la guerre. Par son humour et son intelligence, il constitue un merveilleux et subtil bras d'honneur aux extrémistes des deux bords.