La BM du Seigneur

Un film de Jean-Charles Hue

La BM du Seigneur

Un film de Jean-Charles Hue

France - 2010 - 84 min

Chez les Yéniches, communauté de gens du voyage, le respect des aînés et la ferveur religieuse côtoient indifféremment le vandalisme. Fred Dorkel est l'un d'entre eux : craint et estimé par les siens, il vit du vol de voitures. Une nuit, sa vie bascule : un ange lui apparaît. Pour Fred, c'est le signe d'une seconde chance qu'il doit saisir. Il décide de se ranger, mais ce choix va l'opposer à sa famille...

Avec :
Fred Dorkel , Joseph Dorkel , Michaël Dauber , Moïse Dorkel et Philippe Martin

Sorti le 26 janvier 2011

Sortie non communiquée

À propos de La BM du seigneur

La B.M du Seigneur est une pulsation, palpitant entre lyrisme et âpreté, violence et impossible rédemption. Un voyage chez les voyageurs, où une communauté se réinvente et se sublime, explosant les limites du genre documentaire pour imposer par la force la fiction, la leur, comme une mythologie nécessaire. Du microcosme des gens du voyage comme symptôme sociétal, l'arène tragique se déploie, implacable et jubilatoire. Pourquoi ce film est-il si passionnant ? D'abord par la méthode du cinéaste, qui commence par l'immersion dans le milieu qui l'attire (pas plus facile ici que l'était Tijuana pour Carne Viva) et qui se poursuit par l'édification, in situ, du récit, des personnages, des scènes, et des plans, qui tous tirent alors leur fascinante consistance de cette auto-représentation provoquée. Ensuite, le résultat : un film profond, à la dramaturgie impeccable, formidablement (re)joué par ses protagonistes formidablement dirigés, et sollicitant en permanence nos réflexions sur l'humanité autant que sur le cinéma. C'est un film salutaire car dérangeant, aux accents résolument libertaires, loin de toute démagogie et de tout hygiénisme moral. C'est une histoire de passion, un moderne western, une grande réussite.

Fabianny Deschamps

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Cinéaste


Philippe Fernandez

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Cinéaste


Paroles de cinéastes

À propos de La BM du seigneur

Le film ouvre sur le capot rutilant d'une BMW, la voiture est à l'arrêt, son conducteur est d'abord contemplatif, puis pédale au plancher, transforme un campement de caravanes en circuit automobile. Le véhicule dans sa course circonscrit déjà le territoire, tout se passera là, dans cet endroit indéterminé, quelque part en bordure de la cité. Un homme réveillé par le rallye se passe de l'eau sur le visage avant de sortir de sa caravane un fusil à la main. Un coup de feu en l'air clôt le prologue, le film est lancé à grande vitesse, mais sans précipitation. Le rythme soutenu des disputes, portées par des dialogues au verbe fulgurant, est sans cesse rattrapé, désarmé par la tendresse du cinéaste pour ses personnages et le calme des réconciliations autour du feu. Le foyer omniprésent rappelle qu'avant tout, même si on vit de larcins, ici, on partage un même goût pour l'instant et la fraternité. Le territoire habité semble au bord du ciel, omniprésent, souvent filmé en contre plongée et réfléchi par la carrosserie des voitures, les vitres des caravanes, le sol trempé. La ville ne se signalera que rarement par quelques signes, routes, bétons, toitures. Les cieux et la lumière naturelle qui inonde les visages annoncent déjà l‚arrivée du divin, d‚un au-delà. À contre courant des productions made in France qui filment des potes quadras se regardant le nombril, JC Hue visionnaire, croit en la puissance de l‚image, aux vertus de l'art. La BM du seigneur à quelque chose du récit homérique, à la fois belliqueux et apaisant, et le miracle arrive, le film rend désirable la communauté, donne envie de croire au collectif.

Yannick Reix

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Programmateur


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