Le Moindre geste

Un film de Fernand Deligny, Josée Manenti et Jean-Pierre Daniel

Le Moindre geste

Un film de Fernand Deligny, Josée Manenti et Jean-Pierre Daniel

France - 1971 - 105 min

Yves est considéré par l'institution hospitalière comme "{inéducable et irrécupérable}". Pris en charge en 1958 par Fernand Deligny, éducateur singulier dont les tentatives de cures libres refusaient l'ordinaire des méthodes psychiatriques, Yves devient en 1962 le personnage central d'un film tourné dans les Cévennes.

Yves et Richard s'évadent de l'asile. En se cachant, Richard tombe dans un trou. La fille d'un ouvrier de la carrière proche observe Yves resté seul et le ramène à l'asile.

Avec :
Richard Brougère , Numa Durand , Anita Durand , Marie-Rose Aubert et Fabienne D.

Sorti le 17 novembre 2004

Sortie non communiquée

À propos du Moindre geste

C'est l'histoire d'un film qui ne ressemble à rien. D'une force rare et indicible. Un film vagabond, tourné hors des sentiers battus, hors de tout cadre de production, sans technicien ni acteur...


_ Nous sommes en 1963, dans un village cévenol où Fernand Deligny a trouvé refuge avec quelques rescapés de La Grande Cordée, une association créée des années plus tôt, « tentative de prise en charge en cure libre d'adolescents caractériels, psychotiques, délinquants ».


_ Le scénario, manifestement inventé jour après jour, prend appui sur une fable imaginée par Deligny : un garçon s'échappe de l'asile, un autre (Yves) part sur ses traces, et erre longuement dans le paysage... Josée Manenti fait partie de la minuscule équipe qui accompagne Deligny. Cette jeune femme, qui deviendra psychanalyste, prend, pour la première fois de sa vie, une caméra. Le film n'est peut-être qu'un prétexte. Il s'agit avant tout de créer de la matière pour structurer, nourrir le quotidien. Yves fera donc l'acteur. Il a 20 ans. Josée l'entoure depuis des années : il fait partie des rescapés. Elle le filme avec une incroyable science de la lumière et du cadre, anticipant sur chacun de ses gestes, sur ses moindres mouvements, devinant l'imprévisible. Les images sont muettes. Il n'y a pas de preneur de son. Pas de dialogues. Mais chaque soir, de retour au village, Yves raconte sa journée dans un magnétophone. Saisissants monologues proférés, beuglés d'une voix venue des profondeurs. Inquiétante étrangeté. Le tournage durera deux ans...


_ La suite n'est pas moins surprenante. Deligny et les siens quittent les Cévennes. À peine commencé, il a fallu arrêter le montage, faute d'argent. Les images et les sons échouent au fond d'une malle, qu'ils vont trimballer pendant 4 ans, d'un bout à l'autre de la France.


_ En 1969, par l'intermédiaire d'un ami commun, la malle atterrit à Marseille, chez un jeune opérateur, Jean-Pierre Daniel. Il ne connaît ni Josée, ni Deligny, et ne sait rien de cette aventure, mais peu à peu, il va s'approprier ces images, les monter, leur fabriquer un destin...


_ Aujourd'hui, ce film nous est donné à voir. Il faut s'y précipiter. Ces images comme hors du temps, ces images obscures, lumineuses, âpres, irréductibles sont de la plus grande acuité.

Nicolas Philibert

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