Les Dimanches de permission

Un film de Nae Caranfil

Les Dimanches de permission

Un film de Nae Caranfil

Roumanie - 1993 - 104 min

Roumanie, au début des années 80, Horiatu, un militaire, rêve d'amour physique. Cristina, la lycéenne, n'est pas contre mais elle attend les fiançailles. Un principe qui vole bien vite en éclats quand elle rencontre Dino, un acteur de troisième zone. Elle résistera à ses assauts aussi glorieusement que...brièvement. Trois destins racontés en trois parties où la même histoire est racontée du point de vue d'un des trois personnages, avec la frustration sexuelle comme dénominateur commun.

Avec :
Natalie Bonifay , Georges Alexandru et Marius Stanescu

Sorti le 01 novembre 1994

Sortie non communiquée

À propos des Dimanches de permission

« J'ai fait un rêve étrange où des hommes et des femmes célébraient à travers des jeux, qui me faisaient peur, qui me faisaient envie, ce mystère inconfortable selon lequel chacun est fait de tous les autres. » Elle est touchante, cette voix off de Denis Gheerbrant, qui se demande s'il est « au milieu » de ceux qu'il filme, ou en face, s'il est fait de la même étoffe, homme parmi les hommes, où s'il est radicalement séparé « non réconcilié »? Car qui nous montre-t-il ? Des « beaufs » en vacances, touchants et humains, humains trop humains, parmi les quels un policiers à la retraite et un jeune « maître chiens », des « beaufs » qu'en bons cinéastes de gauche on ne pourrait qu'aimer, parce que ce seraient eux aussi, les « vrais gens », et que « chacun a ses raisons » comme disait Renoir, ces « vrais gens » qui constituent aussi peut-être l'électorat de Le Pen, mais qui n'en sont pas moins sympathiques là, sous le soleil du camping et la caresse chaleureuse de la caméra du cinéaste. On aimerait que la position de pudeur et de respect de Denis ne lui empêche pas, parfois, un questionnement plus incisif, car je crois qu'on peut filmer avec autant d'amour que de cruauté. Alors ? Grand Oecuménisme de l'homme de gauche ou /et responsabilité du cinéaste ? Malaise? Impossible de ne pas penser à la phrase de Godard, sévère pour les cinéastes militants : « Plutôt que de questionner les travailleurs, travaillez vos questions ! » ; ici les travailleurs sont en Vacances, et le cinéaste semble avoir fait reposer ses questions, loin de tout militantisme volontariste ? mais heureusement, parfois, même pendant le repos, « ça » travaille ! C'est pour cela que les moments les plus touchants du film, sont peut-être ceux où le cinéaste nous parle intimement, à nous spectateur, nous donne des nouvelles de l'endroit de sa solitude perplexe, de cette bonne distance si difficile à trouver, à l'égard de ceux qu'on filme, à l'égard des autres, tout simplement. Et lorsque arrive ce plan magnifique, où un chercheur de cerf volant trébuche dans les dunes tendis que la voix de Denis nous raconte son rêve étrange, alors la plage devient une autre planète, et les vacanciers que rencontrent Denis, l'arpentent comme venus d'un pays tout entier à revisiter ? le cinéaste réussi alors à déplacer la banalités des témoignages, sur le terrain d'une poésie étrange du réel.

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