NOME

Un film de Sana Na N’Hada

NOME

Un film de Sana Na N’Hada

Guinée-Bissau, France, Portugal, Angola - 2023 - 117 min

Guinée-Bissau, 1969. Une guerre violente oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros. Mais la liesse laissera bientôt la place à l’amertume et au cynisme.

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Guinea-Bissau, 1969. A violent war between the Portuguese colonial army and the guerrillas of the African Party for the Independence of Guinea and Cape Verde. Nome leaves his village and joins the maquis. After years, he will return as a hero, but joy will soon give way to bitterness and cynicism. 

EN SALLE

Sorti le 13 mars 2024

En salle

À PROPOS DE NOME

L'enfant a les yeux plantés dans les nôtres. Au-dessus de sa tête planent de menaçants vautours. À ses pieds, son père mort. Derrière lui, un village qui le regarde en silence. Ici, on mesure le temps en fonction du ciel, un « ciel six ans plus jeune quand la guerre a commencé ». Dès sa première séquence, la puissance de Nome bouscule. C'est avec un mélange de grande beauté et d'inquiétude que Sana Na N'Hada reconstitue, quarante ans plus tard, l'épopée d'une guerre d'indépendance qu'il a lui-même traversée. Depuis la fiction on retrouve des images d'archives filmées par le jeune réalisateur. Les temporalités se mêlent : entre les rêves de l'enfance, l'aventure glorieuse du guérillero, puis les ambiguïtés de ses héros. Que reste-t-il de la Révolution ? 


Le film émerveille par sa croyance dans les pouvoirs du cinéma à ouvrir de nouveaux mondes. « La Guinée est-elle prête pour tant de bonheur ? » Cette question que pose l'esprit, seule entité capable d'apparaître dans toutes les époques de cette fresque historique restera en suspens. Nome est un film palimpseste dont chaque strate renvoie à un moment de la vie de ses héros, de la Guinée-Bissau et du merveilleux Sana Na N'Hada. 


Anton Balekdjian, Naruna Kaplan de Macedo et Marion Naccache, cinéastes de l'ACID 


The child looks right into our eyes. Menacing vultures hover over his head. His father is lying dead at his feet. Behind him, the whole village is staring at him in silence. In this place, it is the sky that measures time, a « sky that was six years younger when the war started ». Right from its first sequence, Nome unsettles its viewers. Forty years after Guinea-Bissau's War of Independence, Sana Na N'Hada reenacts this war he took part in with a mixture of epic beauty and unease. Na N'Hada's fiction is interspersed with archival footage that he filmed when he was younger. Different temporalities coexist. Between the fantasies of childhood, the glorious adventures of the guerrilla fighter and, finally, the ambiguities of its heroes, what is left of the Revolution ? 


Thanks to its belief in the powers of cinema to create new worlds, the movie amazes us. « Is Guinea-Bissau ready for so much happiness ? ». This question, asked by the Spirit, the only entity capable of appearing in all the epochs of this historical saga, remains unanswered. Nome is a palimpsest-movie and each layer takes us back to a moment in the lives of its protagonists, Guinea-Bissau and the marvelous Sana Na N'Hada. 


Anton Balekdjian, Naruna Kaplan de Macedo & Marion Naccache, ACID filmmakers 

Paroles de cinéastes

Celle qui montre

Nome est une œuvre puissante : puissante narrativement, puissante dans son interprétation et puissante visuellement. J'ai eu un véritable coup de cœur pour ce film de la sélection ACID qui m'a accompagné tout au long de mon marathon de projections cannoises. 


On sent que le récit est resté longtemps en gestation chez le réalisateur, il a pris le temps d'éclore et de devenir cette grande fresque historique qui mêle subtilement l'histoire à l'Histoire. Sana Na N'Hada dit qu'il n'a pas souhaité faire un nouveau documentaire qui n'intéresserait personne. En créant cette œuvre hybride, il réussit à mêler des images d'archives et de fiction avec subtilité et sans démagogie. Ce montage délicat est sans doute possible car il a dans les deux cas tenu la caméra. Avec ce film, il écrit l'histoire d'un pays qui enfin se raconte de son propre point de vue. L'intensité du jeu des acteurs est le témoin de l'implication de chaque membre de l'équipe du film à collaborer à cette grande œuvre. 


Nome est aussi un récit universel aux allures de conte sur l'homme et son rapport au pouvoir, son besoin de reconnaissance et sur les liens entre tradition et modernité. Les esprits qui hantent le film restent longtemps avec nous. 

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