NUIT OBSCURE – « AIN'T I A CHILD? »

Un film de Sylvain George

NUIT OBSCURE – « AIN'T I A CHILD? »

Un film de Sylvain George

France, Suisse, Portugal - 2024 - 164 min

English Title: Obscure Night - "Ain't I a child?"

Nuit Obscure montre le parcours de jeunes exilés dans les nuits de Paris. Entre gestes furtifs et présences vibrantes, il esquisse une jeunesse comme puissance d’être, et fait surgir, dans le silence et la durée, d’autres manières d’habiter le monde.

Obscure Night traces the path of young exiles through the nights of Paris. Between furtive gestures and vibrant presences, it sketches youth as a power of being, and brings forth, through silence and duration, other ways of inhabiting the world.

EN SALLE

Sorti le 05 novembre 2025

En salle

À PROPOS DE NUIT OBSCURE - "AIN'T I A CHILD"

Dernier volet de sa trilogie Nuit obscure, “Ain't I a child?” de Sylvain George nous interroge dès son titre. Dans un Paris en noir et blanc, le cinéaste, caméra chevillée au corps, nous immerge dans le quotidien de Malik, Mehdi et Hassan, mineurs isolés arrivés depuis peu à la capitale.  

Car c'est bien à cette question : ne suis-je pas un enfant ? que nous confronte le film. Mutique, il oppose sans détour l'indifférence de la ville à l'inventivité précaire et la vitalité débordante de ces jeunes garçons, souvent non reconnus comme mineurs.

Ils se déguisent, se bagarrent, volent pour survivre un jour de plus ou simplement passer le temps. Les heures s'enchaînent, il y a peu à faire, peu à filmer, et cet abîme du vide devient la plus grande richesse du film. La durée du film, qui lui confère des airs de cinéma direct, le transforme en expérience d'un cinéma poétique et politique, tel qu'il nous est trop rarement donné à vivre.

Le cinéaste nous confronte ici à une réalité qu'il devient alors difficile d'ignorer : celle d'un monde obscur où la lumière de ces enfants, dans leur désir brûlant de vivre, nous montre le chemin.

- Bernard Cerf, Lana Cheramy et Mona Convert, cinéastes de l'ACID


The final part of his Obscure Night trilogy, "Ain't I a child?" by Sylvain George makes us question from its very title. In a Paris shot in black and white, the filmmaker, with a camera pinned to his body, walks us through the daily life of Malik, Mehdi and Hassan, unaccompanied minors who recently arrived in the city. 

Because it is precisely this question, ‘am I not a child?,' that the film challenges us with. Mute, it directly juxtaposes the city's indifference with the precarious inventiveness and the relentless vitality of these young boys, often unrecognized as minors. 

They disguise themselves, fight, steal to survive one more day, or just to pass the time. The hours go by, there is little to do, little to film, and this abyss of emptiness becomes the greatest strength of the film. The duration of the film, which gives it a feel of direct cinema, turns it into an experience of poetic and political cinema, one we are too rarely given the chance to experience. 

The filmmaker confronts us here with a reality that becomes impossible to ignore: a dark world where the light of these children, in their burning desire to live, shows us the way.

Bernard Cerf

 - 

Cinéaste


Lana Cheramy

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Cinéaste


Mona Convert

 - 

Cinéaste


Paroles de cinéastes

À propos de Nuit Obscure

Sylvain George achève sa trilogie Nuit obscure à Paris, avec Ain't I a Child?. Une question à la première personne, teintée de surprise et d'indignation. Les jeunes exilés qu'il filmait à Mellila sont loin d'être arrivés au bout de leur errance, dans un lieu où ils seraient protégés par des lois. La France a pourtant ratifié il y a 35 ans le traité de la Convention internationale des droits de l'enfant garantissant le droit d'être protégé, nourri, soigné… 

  

L'indignation qu'on entend dans cette question, ces harraga l'ont peut-être exprimée à leur arrivée en France, mais quand Sylvain George les filme, nous n'en sommes plus là. Ils ont bien compris, et nous avec, que les règles du jeu seraient bien différentes. Mais le titre, de façon lancinante, nous poursuit pendant tout le film. Il nous enjoint à les regarder comme ce qu'ils sont : des mineurs qu'on « désinfantilise » (selon Fatima Ouassak) pour les priver de leurs droits. 


On suit une série de parcours, entre débrouilles et galères. Le rythme du film est singulier, une série de creux et de pleins : c'est dans ces montagnes russes qu'apparaissent avec force ces visages et leurs gestes de résistance, de solidarité, de courage, qui manquent toujours d'être effacés, de disparaître dans une vague (d'ennui ou de violence), mais qui reviennent toujours. Tenaces, comme doit l'être notre colère à les laisser vivre ainsi. 

Juliette Grimont

 - 

programmatrice


Le Gyptis Marseille
Paroles de programmateurs

À propos de NUIT OBSCURE - "AIN'T I A CHILD?"

« Aint' I a child ? » achève une trilogie, sans en faire une clôture : il en appelle à l'enfance, et après les au revoir du précédent volet fait de ce retour une ouverture au réel. Il y a la violence sociale et raciste qu'observe Sylvain George dans l'âpre densité du film, et rappelle que les vies vagabondes qui se jouent ne sont pas fictives mais correspondent à la réalité continue de ceux que l'état et sa police persécutent. La question de l'enfance, c'est celle de l'injustice, mais encore plus de ce qui justement se déplie hors du territoire répressif. S'ouvrir à cette enfance restante, qui n'est pas celle de l'insouciance, mais au contraire d'une vie trop pleine, c'est s'ouvrir à son jeu et à ses vagabondages hors des identités assignées. Malik, Mehdi, Hassan, exilés, deviennent les instigateurs d'un récit qui se reconfigure, à la lumière de braises grappillées, d'un vécu qui se ressaisit, contre la capitale de l'oppression." 

Virgile Brunet

 - 

Jeune ambassadeur de l'ACID


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