Paddy

Un film de Gérard Mordillat

Paddy

Un film de Gérard Mordillat

France - 1999 - 90 min

Ben était l'amant de Paddy, il était celui de Jean aussi... L'explosion de sa moto a tout fait exploser derrière lui. Depuis sa mort, Jean et Paddy forment un couple sauvage. Dans leur maison laissée à l'abandon, ils se croisent sans se voir. Ils semblent se haïr et, pourtant, ne cessent de s'aimer. Ils vont à la dérive, ballottés par les hautes vagues de la mer toute proche où ils iront l'un et l'autre. Jamais ensemble. Jean travaille avec Paul, son ami d'enfance, son voisin. Ils sont techniciens dans une usine d'armement qui fabrique des lasers militaires. La "lumière qui tue" ... Paddy, elle, ne veut plus voir le jour. Lorsque débarque Dorothée, la petite soeur de Ben, c'est soudain la mort qui revient, qui reprend sa chambre et ses habitudes. C'est un ange qui tombe du ciel. Mais il y a deux sortes d'anges : les bons et les mauvais...

Avec :
Marc Barbé , Julie Gayet , Julie Jézéquel , Jacques Pater , Florence Thomassin , Luc Thuilllier et Julia Vaidis-Bogard

Sorti le 14 juillet 1999

Sortie non communiquée

À propos de Paddy

Le goût du Paddy. Cela commence par un goût âcre. Puis on boit rasade après rasade. Et le goût en devient presque sucré. C'est un film d'une rigueur impressionnante : des couleurs saturées, aux paysages hyper réalistes, au jeu des comédiens toujours sur le fil du rasoir ; et ces éléments ne servent qu'un but : créer une tension qui enferme les personnages dans une sorte de huit clos mental. Il y a dans le récit de Paddy une rapidité, une efficacité ainsi qu'une violence, toujours gardée à distance, laissant à notre regard le recul suffisant pour accepter l'outrance de certaines scènes. Mordillat réussi le pari de nous livrer certaines scènes infilmables sans jamais tomber dans la démagogie spectaculaire du visuel. Mordillat ne semble pas filmer les faits mais leurs conséquences, rendant les personnages en proie à une fébrilité qui les fait se buter les uns aux autres dans une apparente incohérence. Jeu du désir où chacun est le mauvais objet de l'autre : la tension qui se dégage de Paddy tient à ce désir qui ne peut jamais être assouvi, chacun des quatre personnages principaux ne sont là que pour une raison qui appartient au registre du manque. Il ne manque pas seulement quelqu'un, il manque aux personnages la possibilité de choisir son désir. Il ne s'agit pas de frustration mais bien du manque obsédant et destructeur qui fait que l'on agit par substitution et désespoir. Paddy est un film noir et surtout étonnant.

Jean-Henri Roger

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