Tropical Malady

Un film de Apichatpong Weerasethakul

Tropical Malady

Un film de Apichatpong Weerasethakul

Thaïlande, France - 2004 - 158 min

Keng, le jeune soldat, et Tong, le garçon de la campagne mènent une vie douce et agréable. Le temps s'écoule, rythmé par les sorties en ville, les matchs de foot et les soirées chaleureuses dans la famille de Tong. Un jour, alors que les vaches de la région sont égorgées par un animal sauvage, Tong disparaît. Une légende dit qu'un homme peut être transformé en créature sauvage… Keng va se rendre seul au cœur de la jungle tropicale où le mythe rejoint souvent la réalité.

Avec :
Sakda Kaewbuadee , Banlop Lomnoi , Sirivech Jareonchon , Udom Promma et Huai Deesom

Sorti le 24 novembre 2004

Sortie non communiquée

À propos de Tropical Malady

Tropical Malady est comme une confirmation cinématographique à la déclaration de Baudelaire : « le beau est forcément bizarre ». Ainsi, les racines données par le Robert pour définir le bizarre collent aussitôt. Tropical Malady est donc un film brave, ça c'est pour « bizarro », la racine espagnole, mais aussi capricieux, et c'est pour la racine italienne. Puis vient la définition : « qui s'écarte de l'ordre commun, qu'on explique mal » et enfin, suit la cohorte d'adjectifs comme : « curieux, drôle, étonnant, étrange, inattendu, insolite, saugrenu, singulier etc. » Oui, Tropical Malady est tout cela. Un beau film multiple qui jamais ne se contente de suivre le chemin d'un genre précis, qui échappe aux catégories où tant d'autres s'engluent. Mais revenons à Charles, non pas de Maux qui a rendu ce film possible, mais au poète. Oui, le beau est bizarre et Tropical Malady est un beau film, mais pas seulement. C'est aussi un film de croyance en cinéma. Une croyance qui enveloppe la totalité des êtres et des choses qu'il offre à notre regard. Parce qu'il y a tout d'abord le regard d'un cinéaste qui, comme les vrais peintres sait donner à voir la féerie du monde. Mais, qu'est-ce que ce regard, comment agit-il ? Il me semble qu'à l'instar du titre, il s'agit là d'une contamination. Oui, Tropical Malady opère en contaminant le réel comme les contes et les enfants savent le faire. De cette contamination naît ce paradoxe où les êtres et les choses sont d'autant plus étranges qu'ils sont réels, vivants, sensuels. Deux mondes, visibles et invisibles coexistent toujours à l'écran. C'est la chair et les rêves, inséparables, qui habitent ce film où doucement s'insinuent nos propres songes. En sortant de la salle, dans le vacarme de la ville qui vient si soudainement remplacer le silence des bois, nous nous demandons si nous avons bien vu le fantôme d'un buffle ou celui d'un tigre mélancolique en proie au spleen tropical de cette forêt profonde comme notre inconscient.

Charles Castella

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