A propos de Les graines que l'on sème

Véronique
SALVALAIO

Membre du Conseil d'Administration de l'association des Montreurs d'Images

Dès le début, le ton est donné par les premiers mots qui apparaissent sur l'écran : « ce film est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec la réalité est à imputer à cette dernière ». La précision est importante car très rapidement, on a l'impression de regarder un documentaire tant les images et les scènes paraissent vraisemblables et, malheureusement, en prise avec leur époque.


La scène d'ouverture se déroule dans une cafétéria. C'est un long plan large qui se resserre lentement sur un jeune homme se confiant à une psychologue. Les mots prononcés d'un ton doux : « c'était une camarade de classe » sont la première évocation de Chiara dont on ne sait encore rien - même si on comprend vite qu'il s'agit d'un drame. En effet, Chiara est morte et pourtant elle est présente tout au long du film : à travers les vidéos qu'elle avait faites et que sa sœur regarde, dans les témoignages de ses camarades, dans le très bel hommage que lui rend sa grand-mère à l'église. Cette magnifique scène est d'ailleurs l'une des plus poignantes du film et l'attitude du curé arrive à nous surprendre autant que la chanson d'Anne Sylvestre, interprétée par une amie de Chiara, à nous bouleverser. Toutes ces émotions nous permettent d'appréhender la violence à laquelle peuvent être confrontés les jeunes aujourd'hui - en témoigne évidemment la disproportion entre un simple tag et la mort de la lycéenne, et la difficulté à s'exprimer librement évoquée dès la première séquence. Cette tristesse et cette colère sont aussi exprimées par leur professeur de lettres (qui interprète magistralement son propre rôle) en citant la littérature qui nous relie au présent. C'est un écho à toute la société, que les dirigeants n'écoutent pas et à qui ils opposent la répression comme seule réponse. 


Les Graines que l'on sème sont-elles celles de la révolte ? En tous cas, on sort de ce film en se disant qu'il est urgent d'apprendre à notre jeunesse à avoir confiance en la vie malgré tout, puisque « les mauvais jours finiront ».

Véronique SALVALAIO

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Membre du Conseil d'Administration de l'association des Montreurs d'Images


Les montreurs d'images

Publié le mardi 13 avril 2021

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Les graines que l'on sème

Un film de Nathan Nicholovitch
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