Les graines que l'on sème

Un film de Nathan Nicholovitch

Les graines que l'on sème

Un film de Nathan Nicholovitch

France - 2020 - 77 min

Accusée d’avoir tagué « MACRON DÉMISSION » sur le mur de son lycée, Chiara n’est pas sortie vivante de sa garde à vue. Bouleversés, ses camarades de classe décident alors de prendre la parole...

Accused of having tagged "MACRON RESIGN" on a wall of her high school, Chiara dies during police custody. Shocked, her classmates decide to speak up and express themselves.

Avec
Ghaïs Bertout-Ourabah, Clémentine Billy, Marie Clément, David D’ingéo, Kamla Errounane, Yhadira Fabat-Delis, Alicia Fleury, Maëlys Gomez, Luna Lafaye, Célia Lazla, Chloé Lemeur, Rose Fella Leon-Lys, Flontin Masengo, Sandrine Molaro, Sara Naoui, Lucile Noël, Pauline Perrin-Bequart, Hamza Sadi, Angèle De Sentenac, David Talbot, Tristan Trouvé

EN SALLE

Sorti le 23 février 2022

En salle

A propos de LES GRAINES QUE L'ON SEME

« Qu'importe toutefois ? Jeunes gens, ayons bon courage ! Si rude qu'on nous veuille faire le présent, l'avenir sera beau ».

Une professeure de français cite la préface d'Hernani de Victor Hugo quand, se tenant face à ses élèves du lycée d'Ivry-sur-Seine, elle fait la promesse de poursuivre sa mission, de continuer coûte que coûte son programme malgré la réforme Blanquer, parcours Sup, malgré le décès d'une lycéenne victime de la répression policière. 

Mais alors comment, semble s'interroger le film, rendre audible une parole ardente, inquiète et révoltée à laquelle trop souvent seule la force aveugle répond ? 

Le cinéaste Nathan Nicholovitch s'y emploie en laissant se déployer des mots dans toute leur spontanéité, en de longs plans qui adoptent la temporalité attentive du portrait, avec une foi irréductible en la dimension épique de ce qui se joue là : l'éveil d'une conscience politique pour un groupe d'élèves de première. Autour de la figure absente de l'amie, l'amoureuse, l'héroïne vaillante et libre, irradie cette flamme, cette émotion éclairant d'une même lumière toutes les solitudes et leur fraternité.

Le geste cinématographique touche à l'endroit même où la question politique rejoint le sensible, le sentiment. Ici, l'injustice d'une mort dans la fleur de l'âge. Morte d'avoir osé sortir de l'enclos. Ce sont alors à des voix habitées, à des visages tremblants que nous faisons face. Mais si ces visages sont criants de vérité, si l'émotion les traverse à chaque plan, tous sont ceux d'actrices et d'acteurs. Acteurs non pas au sens du métier mais selon cette faculté humaine d'être traversé par l'autre, mû par sa pensée. Car c'est là l'essentiel : ces jeunes visages écoutent, entendent. La parole des autres devient aussi la leur, elle parle pour eux. C'est cette identification vitale que tisse le film d'une manière profonde.

Ces élèves de l'option cinéma de leur lycée jouent une fiction, ils la jouent souvent avec leurs propres mots, ils en inspirent sans doute aussi le déploiement, mais ils parviennent à cette singularité et cette justesse parce qu'ils reconnaissent dans ce récit l'expression d'une révolte ancienne qui parcourt le corps de chaque génération, qui souffle l'espoir et donne le vertige. Ils accueillent cette histoire avec le cœur de ceux qui voient et qui entendent le monde tel qu'il devrait être, comme d'autres avant eux n'ont cessé de le réinventer avec toute l'acuité et l'audace de leur jeunesse. 




“Never mind, young people, let us be brave! It does not matter that the rich and mighty want our present reality to be harsh, our future shall be magnificent!”


Standing in front of her high school students in Ivry-Sur-Seine, in the Parisian suburbs, a French teacher quotes an excerpt from the preface to Victor Hugo's play Hernani. Then she promises to keep doing her job the best way she can, in spite of the disastrous consequences of the latest education laws, in spite of the recent death of one of her female students caused by police brutality, in spite of it all.


Thus, the question that the film raises is: what are the ways to make the voices of those who are deeply worried and revolted by the state of the world better heard, when the only answer political leaders seem to know is the repressive use of indiscriminate force ?

Nathan Nicholovitch, the director of the film, gives a voice to the voiceless by letting young students talk as freely and spontaneously as they want and by filming them in long shots which bear testament to the unshakable faith he has in the epic nature of what is happening in front of his camera. The portrait he paints is that of a group of teenagers whose political consciousness is slowly emerging. United by the absence of the dead girl - the friend, the lover, the freedom-loving and brave heroine - these young people all are animated by an inner flame which shines a light both on their solitudes and on their fraternal bond. 


Nicholovitch's cinema connects political issues with the realm of emotions. In this movie they connect through the unjust death of a young girl. A girl who died because she dared thinking out of the box. The faces The Seeds We Sow (Les Graines que l'on sème) shows us tremble with sadness and anger. And if those faces express real emotions in every shot, they all are the faces of actors and actresses. Not in the sense that these teenagers are professional actors and actresses but because every human being possesses the faculty of being impacted and moved by another human being's thoughts. This is the focal point of this movie: young people hearing and listening to other young people. The voices of the others become theirs, they speak for them too. This is this process of identification that the film succeeds in creating.


These young film students play parts in a fiction movie, but they often use their own words and they undoubtedly are also the inspirational force that drives the film. Moreover, the reason why they all sound so strikingly real is because they have recognized in the movie's story the expression of an ancient revolt which has been the revolt of every generation before theirs, a revolt full of astounding hopes. Thus they make this story theirs with the heart of those who see and hear the world as it should be, like others before them kept reinventing it with the intensity and the audacity of their youth. 


Stéphane Batut

 - 

Cinéaste


Idir Serghine

 - 

Cinéaste


Paroles de cinéastes

A propos de Les graines que l'on sème

Dès le début, le ton est donné par les premiers mots qui apparaissent sur l'écran : « ce film est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec la réalité est à imputer à cette dernière ». La précision est importante car très rapidement, on a l'impression de regarder un documentaire tant les images et les scènes paraissent vraisemblables et, malheureusement, en prise avec leur époque.


La scène d'ouverture se déroule dans une cafétéria. C'est un long plan large qui se resserre lentement sur un jeune homme se confiant à une psychologue. Les mots prononcés d'un ton doux : « c'était une camarade de classe » sont la première évocation de Chiara dont on ne sait encore rien - même si on comprend vite qu'il s'agit d'un drame. En effet, Chiara est morte et pourtant elle est présente tout au long du film : à travers les vidéos qu'elle avait faites et que sa sœur regarde, dans les témoignages de ses camarades, dans le très bel hommage que lui rend sa grand-mère à l'église. Cette magnifique scène est d'ailleurs l'une des plus poignantes du film et l'attitude du curé arrive à nous surprendre autant que la chanson d'Anne Sylvestre, interprétée par une amie de Chiara, à nous bouleverser. Toutes ces émotions nous permettent d'appréhender la violence à laquelle peuvent être confrontés les jeunes aujourd'hui - en témoigne évidemment la disproportion entre un simple tag et la mort de la lycéenne, et la difficulté à s'exprimer librement évoquée dès la première séquence. Cette tristesse et cette colère sont aussi exprimées par leur professeur de lettres (qui interprète magistralement son propre rôle) en citant la littérature qui nous relie au présent. C'est un écho à toute la société, que les dirigeants n'écoutent pas et à qui ils opposent la répression comme seule réponse. 


Les Graines que l'on sème sont-elles celles de la révolte ? En tous cas, on sort de ce film en se disant qu'il est urgent d'apprendre à notre jeunesse à avoir confiance en la vie malgré tout, puisque « les mauvais jours finiront ».

Véronique SALVALAIO

 - 

Membre du Conseil d'Administration de l'association des Montreurs d'Images


Paroles de programmateurs

A propos de LES GRAINES QUE L'ON SEME

Les graines que l'on sème, de par son côté très actuel est un film « coup de poing », les acteurs sont bons et on s'identifie à eux en tant que « jeune ». J'ai trouvé la mise en scène vraiment très bonne et les plans sont intéressants et originaux. C'est une histoire qui de mon point de vue peut vraiment toucher les jeunes de ma génération. C'est une histoire qui résonne en nous, lycéens, étudiants. Un film fait en collaboration : des jeunes qui s'adressent aux jeunes, c'est vraiment chouette. J'ai été très émue tout le long !

Romane Parrado

 - 

Jeune ambassadrice ACID


Paroles de spectateurs

Les films ACID Cannes 2020 achetés par des distributeurs

Nous sommes heureux de vous annoncer que plusieurs films parmi les neuf programmés à l'ACID Cannes 2020 hors les murs ont été achetés par des distributeurs :

Par ailleurs SI LE VENT TOMBE de Nora Martirosyan sera distribué par Arizona Distribution.


  


Actualité

L'ACID dévoile sa programmation ACID Cannes 2020 hors les murs

« Tandis que le réel semblait basculer dans une autre dimension, la programmation ACID 2020 s'ingéniait à y trouver des équilibres instables, certes, mais puissants, pour un cinéma peuplé de funambules, dont l'amour éperdu chargé de tendresse insinue en nous des voix qui chantent, et nous entraînent. S'enlacent ainsi sur un fil fiction et documentaire pour jouer avec les abîmes du monde non pour le plaindre mais le produire à distance. Projetons dans un paysage un destin d'enfant ! Que la peur soit éparpillée aux quatre coins de territoires colorés, sillonnés par les vents et les ombres, illuminés. Tel est l'accomplissement auquel, nous cinéastes, vous convions cette année. L'audace invincible persiste, prête à toutes les beautés. » 


Nous avons été 13 cinéastes cette année à visionner pendant des mois plusieurs centaines de films – dont 30 % proposés par des réalisatrices – avec le soin et l'exigence dûs à celles et ceux qui partout dans le monde continuent à créer et à résister.

 

Malgré les circonstances, nous avons choisi de conserver les critères habituels de la programmation ACID CANNES, à savoir nous engager sur le soutien d'autant de films que d'habitude, 9 longs-métrages, avec la même attention particulière accordée aux films sans distributeur et aux premiers longs.

Sur ces 5 fictions et 4 documentaires de création, 5 films ont été réalisés par des femmes.

Nous avons également décidé ces derniers jours, avec la Sélection Officielle, de co-présenter un de nos coups de cœur communs.

Seule la programmation ACID TRIP #4, qui devait être consacrée au jeune cinéma chilien, est reportée à 2021.

 

C'est une aventure de plusieurs mois qui débute entre nous cinéastes, l'équipe de l'ACID et ces films soutenus, même si son point de départ ne sera malheureusement pas la ville de Cannes.

 

Dès le mois de juin, nous travaillerons à la promotion des films auprès de nos partenaires internationaux au sein du Marché du Film de Cannes online. A l'automne, nous accompagnerons en régions des projections professionnelles à destination des exploitants de salles. 

 

Nous accueillerons, en chair et en os nous l'espérons, les équipes de films lors des projections publiques qui se tiendront du 25 au 29 septembre au Louxor à Paris, du 2 au 4 octobre au Comoedia à Lyon, du 8 au 11 octobre au Gyptis et à La Baleine à Marseille. Puis également à la Cinémathèque de Corse, ainsi que dans de nombreux festivals partenaires qui nous font l'honneur de nous inviter en France comme à l'international.

 

L'ACID déploiera ensuite ses dispositifs de programmation, d'accompagnement et d'éducation à l'image grâce à notre réseau de salles adhérentes, de partenaires éducatifs ainsi qu'à nos spectateurs “relais” et jeunes ambassadeurs.

 

Nous avons hâte de vous retrouver, de près, dans les salles de cinéma !


LES 13 CINÉASTES PROGRAMMATEURS 2020 :

Anne Alix, Stéphane Batut, Caroline Capelle, Aude Chevalier-Beaumel, Michaël Dacheux, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ombline Ley, Hélène Milano, Alice Odiot, Alain Raoust, Idir Serghine, Laure Vermeersch

et l'équipe de l'ACID


THE ACID CANNES 2020 PROGRAMME:


« While reality seemed to be shifting into another dimension, the ACID 2020 programme was ingenious in finding unstable but powerful balances for a cinema populated by tightrope walkers, whose love, filled with tenderness, insinuates in us voices that sing and carry us along. Thus we embrace a fiction and documentary thread to play with the abysses of the world, not to pity it but to produce it from a distance. Let's project a child's destiny in a landscape! Let fear be scattered in the four corners of colourful territories, criss-crossed by winds and shadows, illuminated. This is the achievement to which we filmmakers invite you this year. The invincible audacity persists, ready for all the beauties. » 

We were 13 filmmakers this year, watching several hundred films for months - 30% of them by women directors - with the care and attention due to those around the world who continue to create and resist.

 

Despite the circumstances, we have chosen to maintain the usual criteria of ACID CANNES programming, namely to commit to supporting as many films, 9 feature films, with the same special attention given to films without distributors and first features.

Out of these 5 fictions and 4 creative documentaries, 5 films are directed by women.

We have also decided over the last few days to co-present with the Official Selection one of our common favourites.

 

Only the ACID TRIP #4 program, which was supposed to be dedicated to young Chilean cinema, has been postponed to 2021.

 

As every year, it is an adventure of several months that begins between us filmmakers, the ACID team and these supported films, even if its starting point will unfortunately not be the city of Cannes.

 

Starting in June, we will work to promote the films to our international partners at the online Cannes Film Market and, in the fall, professional screenings will be held in the regions for exhibitors.

 

We will, we hope, welcome the film teams at the public screenings to be held from September 25 to September 29 at Le Louxor in Paris, from October 2 to October 4 at Comoedia in Lyon, from October 9 to October 13 at Gyptis and La Baleine in Marseille. Then also at the Cinémathèque de Corse, as well as in numerous partner festivals that do us the honour of inviting us in France and abroad.

 

The ACID will then deploy its programming, support and image education measures thanks to our network of member cinemas, educational partners and our "relay" spectators and young ambassadors.

 

We look forward to seeing you, up close, in the cinemas.


THE 13 FILMMAKER-PROGRAMMERS 2020 :

Anne Alix, Stéphane Batut, Caroline Capelle, Aude Chevalier-Beaumel, Michaël Dacheux, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ombline Ley, Hélène Milano, Alice Odiot, Alain Raoust, Idir Serghine, Laure Vermeersch

and the ACID team


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