Funambules

Un film de Ilan Klipper

Funambules

Un film de Ilan Klipper

France - 2020 - 75 min

Personne ne sait de quoi est faite la frontière qui nous sépare de la folie. Personne ne sait jusqu’à quel point elle résiste. Aube, Yoan, Marcus, eux, ont franchi le seuil. Ils vivent de l’autre côté du miroir. 

What is the thickness of the wall that separates us from insanity? No one knows what it's made of and no one knows what it can weather. Aube, Yoan, Marcus, they have crossed the threshold. They live on the other side of the mirror; they have created their own world.

EN SALLE

Sorti le 16 mars 2022

En salle

A propos de FUNAMBULES

Devant la caméra d'Ilan Klipper on peut rapper, papoter, râler, faire une chorégraphie dans un appartement en bordel, prendre un stylo-plume pour en faire un micro nénuphar. On peut aussi avoir un punk à soi, un joli, avec une petite crête colorée ou traîner dans un vieux pyjama dégueulasse et dire «tout va très bien» sans en être vraiment sûr. 


Ilan Klipper filme Aube, Yoan, Marcus et d'autres, des individus qui ne se croisent pas, si ce n'est dans ce film.

Et d'une capsule à une autre, on navigue entre ces personnages, on écoute «leurs petites chansons». 


Au fond, on ne se sent pas si loin et on en profite pour s'échapper un peu avec eux. On reste fasciné de bout en bout par ces personnes et ces paroles d'une intensité folle, recueillis avec délicatesse par le réalisateur qui compose ses images comme des écrins, collectant pensées, troublante spontanéité, souvenirs et éclats.

Il y a un mouvement, que le cinéaste fait vers eux, sans atteindre pourtant le mystère qui reste préservé et, toujours, une étonnante complicité dans la représentation à laquelle les personnages se prêtent. 

Avec audace, le film fait cohabiter ces gens qui débordent d'un peu partout. Un peu trop aux yeux de certains, de leur entourage, des gens qui partagent leur vie et pour leur propre survie tentent vainement de les ramener à une forme de normalité, la leur ou celle communément acceptée. 

Incompatibles, les mondes se télescopent, se percutent, parfois avec fracas. Alors on se questionne, on pense à des tas de choses, souvent à la tyrannie de la réalité, sans trouver de réponses. On pense à cette «grande volonté intérieure» dont nous parle un personnage et on se demande alors si ce ne serait pas cela le point commun entre toutes ces personnes.


En réalité, les films comme celui-ci semblent s'attacher, par la singularité de leur proposition cinématographique, à protéger autant les individus que les idées qu'ils mettent en lumière. Nous nous réjouissons que de telles formes existent.



In front of Ilan Klipper's camera, one can chat, grumble or rap, improvise a choreography in a messy apartment, grab a fountain pen and magically turn it into a “water lily-microphone”. One can also have their very own punk, a pretty one with a short colored, spiked mohawk, or hang around dressed in old, dirty pyjamas and keep repeating “Everything's all right“ without being sure it really is.


Ilan Klipper films Aube, Yoan, Marcus and other individuals whose paths never cross, except in his movie. From one scene to another, we, the viewers, navigate between these characters, and we get to listen to their “little inner song”. If we are being honest, we don't feel very different from them and we take advantage of the movie to get away from it all with them for a while. From the first shot to the last, we are literally mesmerized by these people and the incredible intensity of their words, which are documented with a great sensitivity by the filmmaker. His movie is like a jewelry case in which he gently collects the characters' thoughts and memories, as well as their outbursts and their disturbing spontaneity. 


There is a movement from the filmmaker towards those he films, without, however, him being able to unravel their mystery. There is also always a great complicity between the film director and his characters in the way the latter accept to represent themselves in front of his camera. 

With a striking audacity, the film makes it possible for all these larger than life characters to coexist in the same space. But living with them is a challenge for their relatives or even for their own survival, so the ones who care for them keep trying - in vain - to pull them back to a form of normality which matches their personal standards or the ones generally accepted by the society. 


These worlds are incompatible, consequently they collide, they crash into one another, sometimes violently. That is when we start questioning ourselves and pondering over many things such as the tyranny of reality. Most of the time there are no answers to our questions. We think about this “great inner will” one of the characters talks about, and we wonder if that could be the common point between all these people. 

In reality, what movies like this one, through their unmistakable singularity, seem to mainly care about is to protect individuals as much as the ideas they bring to light. And we rejoice in the fact that such artistic forms exist.


Caroline Capelle

 - 

CINÉASTE


Ombline Ley

 - 

CINÉASTE


Paroles de cinéastes

Paroles de jeune ambassadeur - Funambules

À quel moment bascule-t-on de l'autre côté, du côté d'où l'on ne revient pas, là où la réalité tangible a laissé place à un autre monde, hors de l'espace et du temps matériel ? C'est à cette question épineuse et déjà traitée maintes fois au cinéma qu'a tenté de répondre Ilan Klipper dans son nouveau long-métrage Funambules, qui aborde avec pudeur, bienveillance et décalage les troubles psychiatriques et la manière dont ils sont perçus dans nos sociétés contemporaines. Loin du documentaire édifiant ou didactique, Funambules est un film nébuleux et composite, à l'image de ses protagonistes, qui évoluent dans des univers parallèles régis par des codes et rituels qu'eux seuls sont à même d'appréhender. Elaboré selon un principe de ruptures et de corrélations, le film entrecroise et fait dialoguer les moments de vie de trois protagonistes, nous invite à pénétrer dans l'intimité de ces personnages aussi fascinants qu'imprévisibles. En les mettant en scène dans des situations quotidiennes et d'autres inventées de toutes pièces, en faisant intervenir des acteurs professionnels dans les échanges, Ilan Klipper se joue de la porosité entre le vrai et le faux, entretient une véritable confusion entre réel et fiction, comme pour mieux recueillir l'image et la parole de ces individus hors de la norme tout en revendiquant un cinéma hybride, libéré de tous dogmes et schémas narratifs conventionnels.

Le film, essentiellement composé de cadres fixes qui forment progressivement des tableaux vivants à la limite du surnaturel, révèle également une large gamme de couleurs, toujours saturées et irradiées, sans cesse renouvelées, offrant une immersion totale dans des espaces psychiques totalement décalés et témoignant d'un sentiment d'« inquiétante étrangeté » propre au cinéma d'Ilan Klipper. 

Funambules est incontestablement un film riche et pluriel, un film qui place au centre de ses préoccupations l'humain et sa singularité, tout en rappelant les principes fondateurs du cinéma comme fabrique de l'illusion, de la subversion, et surtout de l'évasion.

Elise Lamarche

 - 

Jeune Ambassadrice ACID


Paroles de spectateurs

Paroles de jeune ambassadeur - Funambules

Funambules, cinquième long-métrage du réalisateur Ilan Klipper, est captivant, humaniste mais surtout touchant. Les jeux de lumière amènent une touche colorée au film qui fait le portrait de personnes en marge de la société. En tant que spectateur on rentre dans l'intimité de ces marginalisés, alors on les écoute mais surtout, on les comprend. Ilan Klipper offre ici un long-métrage tendre et doux, sans jugement et avec beaucoup d'humour.

Romane Parrado

 - 

Jeune ambassadrice ACID


Paroles de spectateurs

Paroles de jeune ambassadeur - Funambules

Difficile de dire si FUNAMBULE filme la folie ou la magie. « Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous, dans cette vie où la raison devrait souvent s'appeler sottise et la folie s'appeler génie ? » s'interroge Maupassant (Contes de la bécasse). Ilan Klipper nous invite à rencontrer Aube, Yoan, et Marcus, connectés à un monde suspendu au-dessus du nôtre, liés par leurs troubles respectifs, leur(s) mystère(s), leurs dadas, leurs fantaisies.

Aube, fan de gymnastique a « ce tout petit supplément d'âme, cet indéfinissable charme, cette petite flamme »*. Comme elle, on aime les punks et on les trouve jolis. Marcus, amoureux de son bazar « déambule morose, […] dandy, un peu maudit, un peu vieilli, dans ce luxe qui s'effondre »*. Yoan, le slameur, quant à lui « va parler souvent aux habitants de son cœur. Qu'est-c'qu'il s'raconte, c'est ça qu'on voudrait savoir, pour avoir comme lui, autant d'amour dans le regard »*.

Filmés tour à tour, dans leur lieu de résidence, on découvre leur quotidien dans la déclinaison de toutes leurs humeurs-couleurs, de tous leurs bonheurs-douleurs, leurs petits conciliabules. Vous vous attacherez à eux, à leurs récits, vous serez contents de les revoir au plan suivant. Les sentiments qui nous traversent sont de l'ordre de la tendresse, de l'émerveillement, de la compassion, du rire aussi, et des sourires esquissés. Émouvant, imprévisible, épatant, déconcertant, Funambules est un de ces films qui vous prend au cœur.


→ Dans l'ordre, paroles issues de chansons : Ella, elle l'a (France Gall, 1987), Paradis perdus (Christophe, 1973), Il est libre Max (Hervé Cristiani, 1981).

Lili De La Cruz

 - 

Jeune Ambassadrice ACID


Paroles de spectateurs

Paroles de jeune ambassadeur - Funambules

Gare à celui qui résumerait le film Funambules à un documentaire sur les fous.

Certes, c'en est peut-être un, mais ce film est également bien tout autre chose. C'est un film qui prend ses sujets comme acteurs de l'œuvre.

Les funambules (Aube, Yoan, Marcus notamment) sont ceux qui marchent délicatement sur le fil tendu de la conscience, mais qui en regardant vers le bas ne voient pas le public effaré mais bien des punks, leur famille ou encore des objets à n'en plus savoir qu'en faire.

Le film nous permet de nous poser la question de l'expression. Comment s'exprimer, comment exprimer ce que l'on a sur le cœur, dans la tête ? Et comment nous faire comprendre des autres, des gens « normaux » ?

Et nous plongeons entièrement dans leur monde, dans leur point de vue avec une grande délicatesse, remarquablement mise en scène par le réalisateur. Malgré une certaine distance gardée par le film, nous suivons ces personnages qui dans la vie de tous les jours nous auraient sûrement effrayés. On danse, on rit, on s'engueule, bref, on vit avec eux.

Cette délicatesse et le traitement respectueux des personnages nous permet de rire là où nous aurions sûrement pleuré.

Mickaël Adarve


Paroles de spectateurs

L'ACID dévoile sa programmation ACID Cannes 2020 hors les murs

« Tandis que le réel semblait basculer dans une autre dimension, la programmation ACID 2020 s'ingéniait à y trouver des équilibres instables, certes, mais puissants, pour un cinéma peuplé de funambules, dont l'amour éperdu chargé de tendresse insinue en nous des voix qui chantent, et nous entraînent. S'enlacent ainsi sur un fil fiction et documentaire pour jouer avec les abîmes du monde non pour le plaindre mais le produire à distance. Projetons dans un paysage un destin d'enfant ! Que la peur soit éparpillée aux quatre coins de territoires colorés, sillonnés par les vents et les ombres, illuminés. Tel est l'accomplissement auquel, nous cinéastes, vous convions cette année. L'audace invincible persiste, prête à toutes les beautés. » 


Nous avons été 13 cinéastes cette année à visionner pendant des mois plusieurs centaines de films – dont 30 % proposés par des réalisatrices – avec le soin et l'exigence dûs à celles et ceux qui partout dans le monde continuent à créer et à résister.

 

Malgré les circonstances, nous avons choisi de conserver les critères habituels de la programmation ACID CANNES, à savoir nous engager sur le soutien d'autant de films que d'habitude, 9 longs-métrages, avec la même attention particulière accordée aux films sans distributeur et aux premiers longs.

Sur ces 5 fictions et 4 documentaires de création, 5 films ont été réalisés par des femmes.

Nous avons également décidé ces derniers jours, avec la Sélection Officielle, de co-présenter un de nos coups de cœur communs.

Seule la programmation ACID TRIP #4, qui devait être consacrée au jeune cinéma chilien, est reportée à 2021.

 

C'est une aventure de plusieurs mois qui débute entre nous cinéastes, l'équipe de l'ACID et ces films soutenus, même si son point de départ ne sera malheureusement pas la ville de Cannes.

 

Dès le mois de juin, nous travaillerons à la promotion des films auprès de nos partenaires internationaux au sein du Marché du Film de Cannes online. A l'automne, nous accompagnerons en régions des projections professionnelles à destination des exploitants de salles. 

 

Nous accueillerons, en chair et en os nous l'espérons, les équipes de films lors des projections publiques qui se tiendront du 25 au 29 septembre au Louxor à Paris, du 2 au 4 octobre au Comoedia à Lyon, du 8 au 11 octobre au Gyptis et à La Baleine à Marseille. Puis également à la Cinémathèque de Corse, ainsi que dans de nombreux festivals partenaires qui nous font l'honneur de nous inviter en France comme à l'international.

 

L'ACID déploiera ensuite ses dispositifs de programmation, d'accompagnement et d'éducation à l'image grâce à notre réseau de salles adhérentes, de partenaires éducatifs ainsi qu'à nos spectateurs “relais” et jeunes ambassadeurs.

 

Nous avons hâte de vous retrouver, de près, dans les salles de cinéma !


LES 13 CINÉASTES PROGRAMMATEURS 2020 :

Anne Alix, Stéphane Batut, Caroline Capelle, Aude Chevalier-Beaumel, Michaël Dacheux, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ombline Ley, Hélène Milano, Alice Odiot, Alain Raoust, Idir Serghine, Laure Vermeersch

et l'équipe de l'ACID


THE ACID CANNES 2020 PROGRAMME:


« While reality seemed to be shifting into another dimension, the ACID 2020 programme was ingenious in finding unstable but powerful balances for a cinema populated by tightrope walkers, whose love, filled with tenderness, insinuates in us voices that sing and carry us along. Thus we embrace a fiction and documentary thread to play with the abysses of the world, not to pity it but to produce it from a distance. Let's project a child's destiny in a landscape! Let fear be scattered in the four corners of colourful territories, criss-crossed by winds and shadows, illuminated. This is the achievement to which we filmmakers invite you this year. The invincible audacity persists, ready for all the beauties. » 

We were 13 filmmakers this year, watching several hundred films for months - 30% of them by women directors - with the care and attention due to those around the world who continue to create and resist.

 

Despite the circumstances, we have chosen to maintain the usual criteria of ACID CANNES programming, namely to commit to supporting as many films, 9 feature films, with the same special attention given to films without distributors and first features.

Out of these 5 fictions and 4 creative documentaries, 5 films are directed by women.

We have also decided over the last few days to co-present with the Official Selection one of our common favourites.

 

Only the ACID TRIP #4 program, which was supposed to be dedicated to young Chilean cinema, has been postponed to 2021.

 

As every year, it is an adventure of several months that begins between us filmmakers, the ACID team and these supported films, even if its starting point will unfortunately not be the city of Cannes.

 

Starting in June, we will work to promote the films to our international partners at the online Cannes Film Market and, in the fall, professional screenings will be held in the regions for exhibitors.

 

We will, we hope, welcome the film teams at the public screenings to be held from September 25 to September 29 at Le Louxor in Paris, from October 2 to October 4 at Comoedia in Lyon, from October 9 to October 13 at Gyptis and La Baleine in Marseille. Then also at the Cinémathèque de Corse, as well as in numerous partner festivals that do us the honour of inviting us in France and abroad.

 

The ACID will then deploy its programming, support and image education measures thanks to our network of member cinemas, educational partners and our "relay" spectators and young ambassadors.

 

We look forward to seeing you, up close, in the cinemas.


THE 13 FILMMAKER-PROGRAMMERS 2020 :

Anne Alix, Stéphane Batut, Caroline Capelle, Aude Chevalier-Beaumel, Michaël Dacheux, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ombline Ley, Hélène Milano, Alice Odiot, Alain Raoust, Idir Serghine, Laure Vermeersch

and the ACID team


Article

Les films ACID Cannes 2020 achetés par des distributeurs

Nous sommes heureux de vous annoncer que plusieurs films parmi les neuf programmés à l'ACID Cannes 2020 hors les murs ont été achetés par des distributeurs :

Par ailleurs SI LE VENT TOMBE de Nora Martirosyan sera distribué par Arizona Distribution.


  


Actualité
Vidéo

Recherche

Gestion des cookies

En poursuivant sur ce site vous acceptez l’utilisation de cookies, qui servent à vous proposer une meilleure expérience de navigation (vidéos, photos, cartes interactives).

Tout refuser