Les Affluents

Un film de Jessé Miceli

Les Affluents

Un film de Jessé Miceli

Cambodge, France - 2020 - 83 min

Phnom Penh, aujourd’hui. Aspirés par les lumières rutilantes de la ville, Songsa, Thy et Phearum, trois jeunes garçons, en quête d’émancipation, voient leurs rêves de vie facile se télescoper à une société qui oscille entre archaïsme et modernité. 

Une photographie de la jeunesse cambodgienne, trois portraits aux accents queer et naturalistes qui questionnent les attentes et les désirs d’une génération.


Phnom Penh nowadays. Three young people, three perspectives, three routes. Songsa, an introverted teenager, is sent to the capital by his family to sell clothes in a tuk-tuk. Phearum goes into debt to buy a taxi and confronts the unexpected. Thy dives into the nightlife and dreams of joining a biker crew. Three ways of living, three destinies, three looks.
Coalesce draws a portrait of a youth who faces a fast changing world.

Avec :
Songsa Sek , Phearum Eang , Rithy Rom et Lek Vann

EN SALLE

Sorti le 16 février 2022

En salle

A propos de LES AFFLUENTS

Si vous aimez les tuk-tuk et que vous êtes un peu toc-toc vous serez probablement comme un poisson dans l'eau dans Les Affluents de Jessé Miceli. Premier long-métrage halluciné, frappant et frappé, ovni from Mars mais au final en provenance de Phnom Penh, Cambodge. Sans clou, sans vis, s'enchaînent des microfictions, des fragments, composants un poème qui chercherait à rassembler les membres de sa narration perdue. Soit, en mode mur de pierres sèches sans liant, les trajets de trois garçons qui deviennent également celui de leur famille, de leurs amis, de leurs fréquentations, d'une ville, d'un pays tout entier. Dans ce mouvement, celui d'un travelling arrière qui composerait une vue d'ensemble, la grande force du film est également de nous transformer en un affluent. A l'aise, on se glisse dans le courant, sans trop savoir où tout cela va nous conduire, on est embarqué sans destination précise oubliant même le point de confluence, là où les eaux se mêlent. Captivés, nous sommes liés au quotidien de Songsa, garçon quasi muet, 200% timoré, que tout le monde prend pour son esclave. Celui de Thy, sous l'emprise de son demi-frère débile, trouvant un travail dans une boite gay, michetonnant avec des touristes étrangers, dans le souci de s'acheter un 650cc pour faire le kéké avec des filles. Et celui de Phearumn chauffeur de taxi, marié à une prof qui n'a pas de travail et trop d'enfants à la maison, et qui voudrait être un autre. Faire des affaires avec des chinois par exemple. Leur vendre de belles et grosses voitures. Autant dire leur tirer leur fric.


Le film baigne dans des business de pacotille, salaires journaliers à 2 dollars, avortement clandestin, chinois achetant le sol du Cambodge, karaoké bourré avec papa, club underground en mode death metal suédois où une partie de la jeunesse, en pogotant, semble tout autant s'inventer un avenir que se dissoudre. La sidération est que tout cela est filmé avec une étonnante tranquillité, à l'instar d'un poulet qu'on ébouillante à l'heure de l'apéro, dans un Phnom Penh en pleine mutation économique, extension libérale, accroissement urbain et ses corollaires : laissés pour compte, casse sociale, dérives. James Joyce, "le grand dragon du verbe” disait : "Ce qui importe par dessus tout dans une création, c'est la profondeur vitale de laquelle elle a pu jaillir". Ce que nous propose Jessé Miceli, et c'est là en quelque sorte la prouesse, est d'être à la fois au point d'arrivée et à la source des affluents de la création.


If you like tuk tuks and you're a little bonkers, chances are you will feel right at home in Coalesce (Les Affluents). Jessé Miceli's first feature film is a crazy movie, an unidentified object that seems to come straight from Mars but which was actually shot in Phnom Penh, Cambodia. Without any transitions, a series of fragmented micro stories end up forming a visual poem whose aim seems to be to gather all the scattered parts of its narrative. These scattered stories are those of three very young men whose trajectories also become the trajectories of their relatives, of their friends, of all the people they know; in reality they become the story of their city and even of Cambodia in its entirety. As if the whole film consisted in a long backward tracking shot, it gives us an extensive overview of the country. Thus, it turns us viewers into the estuaries of a larger sea. Without really knowing where we're headed, we just go with the flow. We embark on a journey whose destination is unknown and, in the process, we come to forget the point where all the rivers converge.


Entirely captivated by what we see, we follow the daily life of Songsa, a very timid and almost completely mute boy that everybody treats like a slave. Starting with Thy who, incited by his half-witted step-brother, finds a job in a gay club and starts prostituting himself to foreign tourists because he wants money to buy a motorcycle that will impress the girls. We also follow Phearum's daily life, a taxi driver married to a jobless teacher who has too many kids to take care of at home. Phearumn dreams of another life. He would like to do business with the Chinese, to sell them big beautiful cars. But mostly what he wants is to take their dough. The whole movie is about small-time businesses, two bit jobs, back-street abortions, Chinese businessmen buying Cambodian land, karaokes where people drunkenly sing songs with their dads, underground clubs where Cambodian youths pogo dance to Swedish death metal music, at the same time inventing and destroying their future.


What is fascinating is that all of this - along with the chicken that one character nonchalantly kills and boils in the late afternoon - is filmed with an extreme tranquillity, which is in sharp contrast to the major economical and liberal mutation that Phnom Penh is going through. The city is fast growing, which means more and more individuals get marginalized, become poorer and abandoned by the system. Like James Joyce, the “great dragon of verbs”, used to say : “What matters above all when one creates a work of art is the vital necessity from which it came out of”. What Jessé Miceli offers us with his film is a trip to a place which is at the same time the origin and the destination of the estuaries of creation. And that is a great achievement in itself.

Alain Raoust

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Cinéaste


Paroles de cinéastes

L'ACID dévoile sa programmation ACID Cannes 2020 hors les murs

« Tandis que le réel semblait basculer dans une autre dimension, la programmation ACID 2020 s'ingéniait à y trouver des équilibres instables, certes, mais puissants, pour un cinéma peuplé de funambules, dont l'amour éperdu chargé de tendresse insinue en nous des voix qui chantent, et nous entraînent. S'enlacent ainsi sur un fil fiction et documentaire pour jouer avec les abîmes du monde non pour le plaindre mais le produire à distance. Projetons dans un paysage un destin d'enfant ! Que la peur soit éparpillée aux quatre coins de territoires colorés, sillonnés par les vents et les ombres, illuminés. Tel est l'accomplissement auquel, nous cinéastes, vous convions cette année. L'audace invincible persiste, prête à toutes les beautés. » 


Nous avons été 13 cinéastes cette année à visionner pendant des mois plusieurs centaines de films – dont 30 % proposés par des réalisatrices – avec le soin et l'exigence dûs à celles et ceux qui partout dans le monde continuent à créer et à résister.

 

Malgré les circonstances, nous avons choisi de conserver les critères habituels de la programmation ACID CANNES, à savoir nous engager sur le soutien d'autant de films que d'habitude, 9 longs-métrages, avec la même attention particulière accordée aux films sans distributeur et aux premiers longs.

Sur ces 5 fictions et 4 documentaires de création, 5 films ont été réalisés par des femmes.

Nous avons également décidé ces derniers jours, avec la Sélection Officielle, de co-présenter un de nos coups de cœur communs.

Seule la programmation ACID TRIP #4, qui devait être consacrée au jeune cinéma chilien, est reportée à 2021.

 

C'est une aventure de plusieurs mois qui débute entre nous cinéastes, l'équipe de l'ACID et ces films soutenus, même si son point de départ ne sera malheureusement pas la ville de Cannes.

 

Dès le mois de juin, nous travaillerons à la promotion des films auprès de nos partenaires internationaux au sein du Marché du Film de Cannes online. A l'automne, nous accompagnerons en régions des projections professionnelles à destination des exploitants de salles. 

 

Nous accueillerons, en chair et en os nous l'espérons, les équipes de films lors des projections publiques qui se tiendront du 25 au 29 septembre au Louxor à Paris, du 2 au 4 octobre au Comoedia à Lyon, du 8 au 11 octobre au Gyptis et à La Baleine à Marseille. Puis également à la Cinémathèque de Corse, ainsi que dans de nombreux festivals partenaires qui nous font l'honneur de nous inviter en France comme à l'international.

 

L'ACID déploiera ensuite ses dispositifs de programmation, d'accompagnement et d'éducation à l'image grâce à notre réseau de salles adhérentes, de partenaires éducatifs ainsi qu'à nos spectateurs “relais” et jeunes ambassadeurs.

 

Nous avons hâte de vous retrouver, de près, dans les salles de cinéma !


LES 13 CINÉASTES PROGRAMMATEURS 2020 :

Anne Alix, Stéphane Batut, Caroline Capelle, Aude Chevalier-Beaumel, Michaël Dacheux, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ombline Ley, Hélène Milano, Alice Odiot, Alain Raoust, Idir Serghine, Laure Vermeersch

et l'équipe de l'ACID


THE ACID CANNES 2020 PROGRAMME:


« While reality seemed to be shifting into another dimension, the ACID 2020 programme was ingenious in finding unstable but powerful balances for a cinema populated by tightrope walkers, whose love, filled with tenderness, insinuates in us voices that sing and carry us along. Thus we embrace a fiction and documentary thread to play with the abysses of the world, not to pity it but to produce it from a distance. Let's project a child's destiny in a landscape! Let fear be scattered in the four corners of colourful territories, criss-crossed by winds and shadows, illuminated. This is the achievement to which we filmmakers invite you this year. The invincible audacity persists, ready for all the beauties. » 

We were 13 filmmakers this year, watching several hundred films for months - 30% of them by women directors - with the care and attention due to those around the world who continue to create and resist.

 

Despite the circumstances, we have chosen to maintain the usual criteria of ACID CANNES programming, namely to commit to supporting as many films, 9 feature films, with the same special attention given to films without distributors and first features.

Out of these 5 fictions and 4 creative documentaries, 5 films are directed by women.

We have also decided over the last few days to co-present with the Official Selection one of our common favourites.

 

Only the ACID TRIP #4 program, which was supposed to be dedicated to young Chilean cinema, has been postponed to 2021.

 

As every year, it is an adventure of several months that begins between us filmmakers, the ACID team and these supported films, even if its starting point will unfortunately not be the city of Cannes.

 

Starting in June, we will work to promote the films to our international partners at the online Cannes Film Market and, in the fall, professional screenings will be held in the regions for exhibitors.

 

We will, we hope, welcome the film teams at the public screenings to be held from September 25 to September 29 at Le Louxor in Paris, from October 2 to October 4 at Comoedia in Lyon, from October 9 to October 13 at Gyptis and La Baleine in Marseille. Then also at the Cinémathèque de Corse, as well as in numerous partner festivals that do us the honour of inviting us in France and abroad.

 

The ACID will then deploy its programming, support and image education measures thanks to our network of member cinemas, educational partners and our "relay" spectators and young ambassadors.

 

We look forward to seeing you, up close, in the cinemas.


THE 13 FILMMAKER-PROGRAMMERS 2020 :

Anne Alix, Stéphane Batut, Caroline Capelle, Aude Chevalier-Beaumel, Michaël Dacheux, Philippe Fernandez, Jean-Louis Gonnet, Ombline Ley, Hélène Milano, Alice Odiot, Alain Raoust, Idir Serghine, Laure Vermeersch

and the ACID team


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