Partir. Chercher dans le voyage la guérison. Loin. Le plus loin possible et, en chemin, refaire son chemin. Avec Mon amour, nous voilà partis à l'autre bout du monde. Dans un récit à la première personne, David Teboul attend du paysage et des habitants de la Sibérie des réponses à un drame personnel. « À quoi cela sert-il d'aimer quelqu'un si on ne peut pas le sauver ?». Cette question, mêlant sentiment d'impuissance et de culpabilité, est le centre du film. L'obsession du cinéaste comme de l'amoureux endeuillé.
Que faire pour ne plus ressasser ? Se souvenir d'avoir patiné sur la vie glacée, à l'instar d'un des très beaux plans du film, où, à la tombée d'une nuit glaciale, nous apercevons deux patineurs, minuscules tâches noires dans une immensité blanche, s'élancer sur un lac gelée. Amoureux, nous sommes ces deux-là. Perdus dans un paysage aussi grand que la vie et pourtant demeurant dansants. Mon amour est un film jusqu'au-boutiste. Il entend répondre à sa question : qu'est ce que l'amour ? et dresse le portrait sensible de deux amants. Pour cela, il fallait confronter la chaleur amoureuse avec le froid polaire de la Sibérie. It's so cold in Siberia aurait pu chanter Lou Reed.
Publié le mardi 07 juin 2022