À propos de Terra Franca

Sylvie
Larroque

Programmatrice

Le cinéma est une histoire de liens ou de connexions. C'est ce dont vient témoigner admirablement Terra Franca, premier long-métrage de la jeune réalisatrice Leonor Teles. Connexion que l'on devine forte entre la cinéaste et Vila Franca, un petit village portugais où vit modestement une famille de pêcheurs dont elle nous fait partager l'intimité. Connexion viscérale et solitaire entre Albertino Lobo et le fleuve, mise en lumière par une photographie splendide et des cadrages serrés qui soulignent l'harmonie profonde entre le pêcheur et son élément. Connexions enfin entre ce personnage de taiseux au regard inquiet, soudain menacé de perdre son activité, et sa vie de famille dont Terra Franca se fait la chronique sensible, au fil des jours et des saisons. Dans une dramaturgie très simple (discussions autour d'un repas, préparation d'un mariage, fête de village à la tombée de la nuit), Leonor Teles saisit la trivialité du quotidien, la douceur des moments partagés et les accrocs passagers, mais aussi l'amour au long cours, la nostalgie du temps qui passe et la disparition progressive d'un mode de vie, celui de la pêche ancestrale. Et ne se prive pas d'un certain lyrisme, dans de belles séquences musicales portées par la voix de Nat King Cole ou Otis Redding. « On doit juste être heureux » lance Albertino souriant, le jour du mariage de sa fille aînée : cette assurance fragile résume un peu la philosophie de ce documentaire doux et délicat.

Sylvie Larroque

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Programmatrice


L'Atalante

Publié le samedi 01 septembre 2018

Paroles de programmateurs

Terra Franca

Un film de Leonor Teles
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