L'ACID catapulte la fine fleur audacieuse des films et des cinéastes sur la Croisette pour démontrer que le soleil et la plage sont à tout le monde ! Nous, cinéastes, faisons ainsi la preuve de notre indépendance en portant à la lumière un cinéma qui dissout les genres, explose les cadres, les cases, les classes et s'immisce malgré tout, au bout du compte, jusque dans les salles de nos campagnes et de nos quartiers… Le cinéma est un art, et l'art doit être à tous·tes, pensé, conçu, et visible par tous·tes, ou tel est notre désir. Plus de marge ou de centre chez nous : nous nous invitons partout où nous sommes accueilli·es. Accueillir et être accueilli·es, solidaires et hardi·es, tel est le destin que nous nous choisissons. Cannes devient alors un moment intense dans une plus longue course de relais aujourd'hui vitale à toute la filière du cinéma indépendant. Elle est un passage de témoin, qui, au cinéma, à l'ACID, a pour nom la programmation : une affaire de regards, que nous voulons multiples et engagés. Elle se nourrit du dialogue et du désaccord pour choisir des films qui seront portés par tous·tes pour leur talent et leur diversité, fièrement. Nous allons à Cannes pour que se rencontrent exploitant·es de salles de cinéma, médiateur.ices, jeunes publics, cinéphiles, cannois, pouvoirs publics, presse, cinéastes et tous·tes les protagonistes du cinéma de l'indépendance. Notre cinéma est un art, inédit, populaire, riche de ses expérimentations, mais il s'engage aussi depuis des années dans l'action qu'on dit culturelle. À Cannes, nous refusons d'être tenu·es à l'ombre et passons à l'action pour que la culture déborde. Alors commence un travail qui se poursuivra tout 2024 et encore 2025, ici et ailleurs, pour s'inscrire dans la durée et susciter le bouche-à-oreille. Contre l'unanimité, pour son indépendance et sa propre vitalité, chacun·e dans son quartier, sa campagne et son territoire relèvera un défi : celui de la programmation du cinéma indépendant.
Publié le vendredi 03 mai 2024