Nome est une œuvre puissante : puissante narrativement, puissante dans son interprétation et puissante visuellement. J'ai eu un véritable coup de cœur pour ce film de la sélection ACID qui m'a accompagné tout au long de mon marathon de projections cannoises.
On sent que le récit est resté longtemps en gestation chez le réalisateur, il a pris le temps d'éclore et de devenir cette grande fresque historique qui mêle subtilement l'histoire à l'Histoire. Sana Na N'Hada dit qu'il n'a pas souhaité faire un nouveau documentaire qui n'intéresserait personne. En créant cette œuvre hybride, il réussit à mêler des images d'archives et de fiction avec subtilité et sans démagogie. Ce montage délicat est sans doute possible car il a dans les deux cas tenu la caméra. Avec ce film, il écrit l'histoire d'un pays qui enfin se raconte de son propre point de vue. L'intensité du jeu des acteurs est le témoin de l'implication de chaque membre de l'équipe du film à collaborer à cette grande œuvre.
Nome est aussi un récit universel aux allures de conte sur l'homme et son rapport au pouvoir, son besoin de reconnaissance et sur les liens entre tradition et modernité. Les esprits qui hantent le film restent longtemps avec nous.
Publié le lundi 19 février 2024