Wajma est une histoire d'amour à la fois douce et violente. C'est une pulsion de vie qui se libère spontanément de toutes les déterminations sociales. Le film nous fait goûter la fraîcheur d'une jeunesse pleine des couleurs printanières, qui a envie d'oublier que les résidus de la guerre peuvent exploser à tous moments. Mais comment parler de la liberté, alors qu'on est emprisonné dans sa propre culture ?
Ainsi cette histoire singulière prend une dimension universelle, car les interrogations que propose Wajma nous renvoient à notre propre vision du monde et à notre rapport à autrui. Un jeune garçon qui a goûté ailleurs à une vie différente, une belle fille sensuelle et spontanée, un père plein de tendresse pour son enfant mais qui doit assumer son rôle de père, et une mère tendre et compréhensive mais impuissante, ce sont les protagonistes de ce drame simple et modeste, bénéficiant d'une interprétation très juste des comédiens.
Nous sommes emmenés au cœur de la vie réelle, les plans larges ne nous cachent rien de l'environnement des personnages et nous montrent avec un réalisme puissant la vie de tous les jours. Ce film, qui nous montre l'Afghanistan sous un jour beaucoup plus moderne qu'on ne s'y attendrait, nous rappelle qu'il ne suffit pas de se contenter des signes apparents du progrès, et qu'il reste encore un long chemin à parcourir.
Publié le lundi 18 septembre 2017