À propos de Faut pas rire du bonheur

Gaspard
Noé

Cinéaste

Un film très particulier, avec une ambiance lourde, stérile et poisseuse, comme ces cafés de banlieue, où le mal de vivre n'est pas dû aux conversations qu'on entend, mais au comptoir de formica sur lequel au cours de longues années identiques s'est collé une couche de graisse et de tabac, et aux visages des gens qui vous entourent, ni agréables, ni désagréables, mais juste ceux d'humains sans plus d'intérêt que la couche de peau qui couvre votre mauvais café au lait. Et un film où l'amour entre deux adultes se résume à ce qu'il est généralement, c'est-à-dire juste l'attraction banale et provisoire de deux particules dans l'immensité du vide. Nicloux maîtrise parfaitement son espace, et son cinéma ne revendique aucune paternité ni même fraternité, ce qui lui permet ainsi d'aborder de front la réalité qui l'entoure, à travers une vision concise et clinique d'une certaine existence petite bourgeoise. Il est à ma connaissance le premier réalisateur capable de transcrire avec autant de force le poids émotionnel de certains petits pavillons de la banlieue parisienne. Espérons que ce quatrième long métrage de ce réalisateur aussi personnel que prolifique (il n'a que 27 ans), permette aussi au public de découvrir ses oeuvres précédentes, dont l'étrange Les Enfants volants.

Gaspard Noé

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Cinéaste


Publié le vendredi 15 septembre 2017

Paroles de cinéastes

Faut pas rire du bonheur

Un film de Guillaume Nicloux
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