À propos de L'Arche du désert

Jean-Henri
Roger

Cinéaste

Une oasis c'est comme une île au milieu de l'océan. C'est un havre de vie et un lieu où la tolérance entre chaque groupe et individu, est indispensable pour la vie en société, car il n'y pas d'ailleurs possible. L'Arche du désert est l'histoire d'une vendetta déclenchée par la transgression d'une loi non écrite. Transgression qui, comme dans toutes les vendettas, a pour objet le désir. Cette vendetta oppose deux groupes que rien ne distingue bien au contraire, ils ont tout en commun, l'oasis et les mêmes tabous qui font vivre ceux qui manifestent une différence littéralement à la marge. C'est à dire ici, au bord de l'oasis, dans la société et à l'extérieur du groupe. De ce dispositif fictionnel, va naître un récit métaphorique où la vendetta n'est que la forme domestique de la guerre civile. La force de Chouikh tient au fait qu'avec un dispositif narratif simple, il produit une réalité complexe. Jamais ses personnages ne sont réduits à leur fonction métaphorique. À l'image de la jeune fille qui quand elle retrouve enfin l'être désiré, refuse d'être touchée par lui. Il y a dans L'Arche du désert une force lyrique du filmage qui emporte le récit vers une tradition. Celle des récits baroques de la littérature sud-américaine. Comme il y a dans la beauté des images, dans la démesure de certains mouvements d'appareil, quelque chose qui évoque le cinéma de Glauber Rocha.

Jean-Henri Roger

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Cinéaste


Publié le lundi 18 septembre 2017

Paroles de cinéastes

L'Arche du désert

Un film de Mohamed Chouikh
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