Elles se nomment Sewra, Hevidar, Cicek, Zilan, Sorxwin, Elif… Elles sont guérilleros… Elles ont intégré le PKK, comme d'autres femmes dans le monde sont entrées en lutte au Tibet, au Sri-Lanka, en Colombie, pour défendre leur liberté… Parce que l'armée turque a décimé leurs villages, emprisonné leurs pères, leurs frères, mais aussi parce que l'Europe et le monde les ont abandonnées... Ce ne sont pas des femmes au combat que le réalisateur Erwan Briand a choisi de nous montrer, mais des femmes « en marche », incroyablement COURAGEUSES, BELLES ET DETERMINEES… Qui refusent d'être asservies… Malgré les risques, la torture, les blessures, les humiliations, l'excision toujours en pratique, les mariages forcés, elles tentent d'exister, d'échapper au poids des traditions, d'accomplir leurs rêves. Leur parole lucide : « Je fais don de ma vie à l'humanité… Le présent n'est pas à moi », est à l'image du paysage, âpre et dénudée. Leur errance, leur bouleversante solitude, les dangers réels qu'elles affrontent, agissent comme une catharsis, qui les aide à se libérer. Même si le chemin est long, l'espoir d'une autre vie est là… Fragile… Dans un surprenant match de volley-ball en pleine montagne, entre une équipe de femmes et une équipe d'hommes, dans ces réunions de guérilleros, où, bien que le dialogue ne soit pas toujours facile, on voit s'affirmer le respect de ces hommes farouches, qui admettent « être des hommes du Moyen-Orient, porteur de traditions ancestrales », pour ces combattantes. On gardera longtemps en mémoire ces femmes lumineuses, enracinées dans cette terre où elles semblent puiser une énergie vitale… Petites sœurs lointaines qui dansent avec leurs lourdes chaussures et veulent faire vivre la beauté.
Publié le mardi 12 septembre 2017