Pascal
Kané
Cinéaste
Le Septième ciel est un film qui parle avec beaucoup de bonhommie et de simplicité de ce qui travaille "les gens", dès lors que leurs besoins vitaux sont satisfaits, à savoir leur jouissance. Qu'on y habite les beaux quartiers et qu'on y lise les théoriciens dans le texte ne change pas grand chose à l'affaire, la frustration étant, - fort heureusement - la chose du monde la mieux partagée. Ces bourgeois ont pourtant un avantage (qui justifie que Benoît Jacquot les choisissent) : ils en parlent, théorie aidant, un peu plus franchement que la moyenne, de cette jouissance qui leur occupe la tête, et ils n'hésite pas non plus à rencontrer, moyennant espèces, ceux qui s'en sont institués les spécialistes. Le film trouve dans la description de ceux-ci (les "psys") une parfaite et jouissive réussite, trop féroce pour se laisser abuser par leurs jeux. Au fait, la voit-on, cette fameuse jouissance dont on n'arrête pas de parler ? Bien sûr qu'on la voit, et comme le nez au milieu de la figure ! Mais il faut laisser au spectateur celle de la découvrir...
Pascal Kané
-Cinéaste
Publié le lundi 18 septembre 2017