À propos de Chroniques marocaines

Henri-François
Imbert

Cinéaste

C'est l'histoire d'un enfant, Amine, mais on ne le verra presque pas, comme si par pudeur, le cinéaste ne voulait pas nous raconter cette histoire. Et tout le film semble confronté à la douleur de cette histoire, et cherche une façon de la contourner, pour ne pas la voir de face, pour ne pas s'avouer vaincu peut-être, ou retarder ce moment jusqu'à la dernière minute. Alors pour protéger son personnage, ou peut-être pour ne pas nous accabler avec une histoire qu'il refuse d'embellir ou de truquer, Smihi nous livre trois autres histoires, celles que la mère d'Amine lui raconte pour le consoler. Et aucun de ces trois contes ne réussira à consoler Amine qui partira quand même à la toute fin du film. Mais avant de partir, l'enfant aura entendu les trois contes. « - Tu aimes cette histoire ? » lui demande sa mère après chacune. « - Non ! » répond-il : il doit y avoir d'autres histoires que celles-ci, mais ce sont les seules que sa mère abandonnée peut lui transmettre. Trois histoires qui proposent chacune un questionnement radical du présent, de l'histoire, de la tradition, de la place de chacun : Comment vivre au Maroc aujourd'hui ? Et le cinéaste ne connaît aucune réponse, il semble même renoncer. Mais lorsqu'il lance Amine sur les traces de son père, c'est avec l'espoir, fou bien sûr mais tellement fort - espoir qu'on peut seulement prêter aux enfants - qu'il ramènera son père et trouvera ses propres réponses à toutes les questions du conte. Comment vivre ici aujourd'hui ?

Henri-François Imbert

 - 

Cinéaste


Publié le lundi 18 septembre 2017

Paroles de cinéastes

Chroniques marocaines

Un film de Moumen Smihi
A PROPOS DU FILM

Recherche

Gestion des cookies

En poursuivant sur ce site vous acceptez l’utilisation de cookies, qui servent à vous proposer une meilleure expérience de navigation (vidéos, photos, cartes interactives).

Tout refuser