Ali
Akika
Dans Wesh Wesh, eh bien... il se passe beaucoup de choses. Premier long métrage du réalisateur, le film regorge d'énergie que l'on doit, entre autres, aux acteurs, membres de la smala familiale et des enfants de la cité. Les élus de ce casting original, la "connaissance du terrain" par le réalisateur et le style de cinéma adapté à la situation permettront aux spectateurs de ce film de voir autrement les jeunes des banlieues, et de zapper dorénavant les reportages qui encombrent les télés obsédées par le paramètre sécuritaire.
Rabah Ameur Zaïmeche nous conte l'histoire d'un jeune homme qui continue d'être puni à cause de la nauséabonde loi de la double peine. Tous les louables efforts de ce jeune homme - nous fait comprendre le film - sont anéantis par une machine sociale diabolique et rancunière. Le réalisateur ne se laisse pas piéger par le sérieux et la lourdeur des problèmes soulevés. Il a construit son film comme un thriller et grâce aux petits mystères du processus de création, le spectateur voyage avec plaisir en compagnie de héros attachants.
Wesh Wesh titille notre curiosité, éveille le désir d'apprendre des choses sur un monde que la bêtise et la cécité de certains veulent maintenir la tête sous l'eau. Par ces temps de vacuité "loftstorienne", on ne peut qu'applaudir une entreprise qui considère le spectateur comme un être doué de raison et capable d'émotion.
Ali Akika
Publié le lundi 18 septembre 2017