Le mois qui s'est écoulé entre la dissolution de l'Assemblée Nationale et le second tour des élections législatives a été, pour beaucoup d'entre nous, un catalyseur qui nous a catapultés au cœur de l'action politique : tractages, AG, porte-à-porte… Un élan puissant et beau s'est levé, et il s'agit désormais de ne pas le laisser retomber, quelle que soit la nouvelle configuration parlementaire. L'ACID, en tant que collectif de cinéastes et de salles de cinéma, est un acteur de la société civile et doit, à ce titre, (re)prendre sa place dans le tissu déchiré du social, pour contribuer, à sa mesure, à le réparer.
À notre échelle, qu'est-ce que cela veut dire ? D'abord, que nos films, nos actions, nos adresses, sont pour toutes et tous. L'ACID agit pour que toutes les spectateur·ices puissent avoir la liberté de découvrir tous les films. C'est aussi simple que cela. Ne tombons pas dans le piège des divisions délétères et éculées qui nous assignent, nous et nos films, à une élite de tour d'ivoire déconnectée du cinéma reconnu comme populaire. En revanche, assumons qu'il y a une division profonde entre nous – celles et ceux qui se pensent comme un garant de l'accès aux œuvres – et eux – les industriels pressés de faire disparaître notre travail qui, quoique déjà bien invisibilisé, prend à leurs yeux encore trop de place. Cette division est un front : défendons une idée généreuse et ouverte de la culture contre la logique de profit rapide néolibérale qui prévaut toujours plus.
Plus que jamais, les lieux où s'élabore la rencontre sont fondamentaux et il faut les défendre : quatre murs, un toit, c'est l'ébauche d'une maison et la racine de l'hospitalité, de l'accueil, de l'ouverture. Les salles de cinéma, et notamment celles pour qui « Art » et « Essai » ne sont pas de vains mots, seront en première ligne, et nous avec elles.
Du care à la solidarité, un nouveau champ sémantique doit s'imposer pour rompre avec la concurrence de tous contre tous, terreau des haines et des désastres qui toujours guettent. Ne baissons pas notre vigilance : nous avons évité le pire, le 7 juillet dernier, mais le pire se tient toujours tapi en embuscade.
Aussi, partout, tout le temps, nous disons et redisons que :
Nous continuerons à agir sur tous les territoires de métropole et d'outre-mer, afin de proposer à chacun·e la possibilité d'une rencontre avec une oeuvre, un cinéaste…
Nous affirmerons que la diversité des oeuvres n'est pas un concept creux, mais bien un des fondements de toute politique culturelle.
Nous mettrons au centre de nos actions l'héritage de l'éducation populaire et l'exigence portée par la notion de droits culturels.
Nous nous engagerons pour la préservation du modèle du cinéma indépendant et pour la protection de ses travailleur·euses.
Nous nous battrons pour que l'accès aux films indépendants reste le plus abordable possible, tout en défendant une juste rémunération des créateurs.ices
Nous ne céderons rien sur la liberté de création et de diffusion des œuvres
Nous serons toujours solidaires du service public et de son audiovisuel libre et indépendant
Ce chantier vaste et une invitation. L'ACID se veut ouverte à tous les vents, toutes les bonnes volontés, toutes les idées, toutes les actions…
Publié le mardi 16 juillet 2024