Que serait un monde où la mer serait couverte d'oranges aux inscriptions venant d'ailleurs. Un monde où un lettré en calligraphie apprend à un enfant les lettres romaines sur des galets. Un monde où le ménorah judaïque et l'orient sont une seule et même personne, la tendresse du regard de toutes les grand-mères du monde. Ce monde où les ascenseurs sont des avions, c'est celui de Mondo. Un monde qui est là devant nous, et pourtant rêvé. Rêvé car cette existence où tous seraient adoptés par tous, le petit Mondo, qui vient de nulle part, le traverse comme une évidence. Rêve car cette évidence n'appartient pas à une société où les muselières, comme les fourrières, ne sont pas faites pour les chiens. Mondo est un conte philosophique, irradié par la beauté d'un enfant, traversé par la modestie de toutes les histoires profondes. Filmé avec la liberté de toutes les beautés errantes qui, film après film, font de Tony un auteur d'une sincérité salutaire. Je suis sûre que Mondo s'adresse à tous, de l'âge du premier regard sur le monde à la dernière flamme d'espoir. Mondo rend l'humanité plus belle.
Publié le lundi 11 septembre 2017