« Le désir, quand il n'est pas suivi d'action, engendre la pestilence. »
William Blake
« Rien n'oblige autant à regarder les choses que de faire un film. »
Pier Paolo Pasolini
Voilà deux phrases sous lesquelles nous pourrions nous placer comme sous une bannière. Parce que, comme chaque année, la programmation des films soutenus par les réalisateurs membres de l'ACID est affaire de désir. Ce désir sans cesse ravivé par les découvertes, les rencontres de nouveaux auteurs ou d'autres déjà connus avec qui nous cheminons. Nous avons vu à travers des yeux neufs, découvert des gestes inédits, entendu des silences puissants et des musiques intérieures. C'est ce que nous désirons faire partager. Qu'ils soient politiques, poétiques, réalistes, imaginaires, tous ces films sont des fenêtres ouvertes sur le monde, sur des mondes. Les voilà donc maintenant arrivés au tout début de leur vie publique, nous vous les faisons passer, regardez-les, gardez-les.
Charles Castella, cinéaste et président de l'ACID
Avril 2004, Bruxelles, mixage de « QUAND LA MER MONTE… » , je me demande si mon ami est sérieux à l'autre bout du téléphone…
« A.C.I.D : Agence du cinéma indépendant pour sa diffusion »
J'appelle… C'est la veille de la clôture de la programmation …
C'est comme cela que Yolande et moi débarquons sur la croisette avec nos 5 bobines sous les bras…
Sur les bords de la Méditerranée, nous sommes accompagnés.
Le principe de l'ACID repose sur le soutien du film par d'autres cinéastes… Nos tuteurs à nous se prénomment Marie et Joël…
Cannes, Dimanche 16 Mai 2004… Cela restera à jamais la date de la première projection publique de « QUAND LA MER MONTE… »…
Il est 11h du matin, nous sommes en périphérie cannoise dans un cinéma qui s'appelle « LE STUDIO 13 »…
C'est bien ici qu'une petite marée commence à monter !
Comment négliger aujourd'hui l'importance d'une projection au milieu de spectateurs, de directeurs de salles, et de distributeurs, au sein de ce qui demeure le plus grand festival de cinéma du monde ?
Dans « ACID » , il y a le « D » à la fin…
Sinon, cela devient ACI…
Si cette position est privilégiée par la plupart de spectateurs de salles obscures, c'est pourtant bien debout que des cinéastes filment pour tenter de proposer d'autres images et d'autres sons dans un monde où l'uniformité de pensée, le formatage et le politiquement correct guettent…
« D » comme « DIFFUSION » , parce que ce n'est pas vrai qu'il y a toujours automaticité de désir du public pour les films à gros budgets marketing.
Un public peut souhaiter aussi voir des films innovants, différents, malgré la sous-exposition grandissante du cinéma que nous défendons. Les films estampillés ACID le prouvent aujourd'hui.
Indépendance ?
Il est amusant de penser qu'au cinéma on ne choisit pas ce statut…
C'est finalement l'absence de « gros décideurs » dans le montage financier d'un film qui induit ce constat.
Plutôt que de le subir, nous avons choisi de le revendiquer.
Cela fait déjà 13 ans !
13 années jamais dirigées par les tenants d'un discours dominant indexé sur les seules premières lignes du box-office.
Gilles PORTE, Cinéaste, membre de l'ACID
Un film de Nina Menkes, Lokman Slim, Monika Borgmann et Hermann Theissen
Sortie le : mercredi 22 février 2006
Un film de Guy Gilles