Un road-movie immobile, dans lequel la route et ses usagers investissent le petit espace habité par cette femme généreuse. La Nationale, mais aussi l'Algérie d'aujourd'hui, comme elle transparaissait déjà dans le huis clos des abattoirs. Car Hassen Ferhani a le chic pour capturer la vérité des êtres, qu'ils côtoient la mort au quotidien ou investissent comme une scène ce café de 20 mètres carrés.

(...) Un film merveilleux, qui parle au cœur autant qu'aux oreilles et aux yeux.

« J'aimais beaucoup le rapport de Malika au désert qui n'était pas du tout le rapport que je pouvais avoir ou que d'autres ont. C'est-à-dire que pour elle, elle ne regarde pas ce qu'il y a autour d'elle, elle regarde le monde, c'est comme ça que je l'ai imaginée. »

Voici la mémoire du western, les vibrations du film d'aventure, la beauté formelle d'un film sur l'art qui passent et s'évanouissent, avec une légèreté qui ne sera pas oubliée. (...)

Hassen Ferhani déploie de manière ample et suggestive les ressources et les horizons de ce voyage immobile.

C'est à travers le profondeur de désert, et grâce aux portraits les routiers qui défilent, que le film réussit à percer l'âme de cette femme exceptionnelle.

« L'idée m'est venue qu'on pouvait faire, ici, un road-movie inversé. Une idée paradoxale en apparence, car, normalement, c'est quoi un road-movie ? Un film qui se déroule sur une route. Et là, on était dans un endroit qui se trouve sur la route, qui existe par la route, pour la route et pour les routiers. J'ai aimé ce lieu simple qui abrite tant de choses, en plus du charisme et de la force de cette femme, qui se tenait là, dans l'un des plus grands déserts du monde. »

« C'est inouï ce qui peut se dire et se produire dans un espace de 20 m2, comme échoué au milieu de nulle part. »

143 RUE DU DÉSERT laisse une empreinte inoubliable, celle d'une fiction qu'on aurait rêvé. À ne pas manquer.

Subtil et majestueux, 143 RUE DU DÉSERT est une métaphore incarnée du cinéma tel qu'on l'aime.

Documentaire tout en finesse où la réalisation accompagne le puzzle qui se reconstitue peu à peu sous nos yeux (...). L'histoire contemporaine de l'Algérie se raconte au fil des visiteurs et de ce lieu.

Au 143 on s'y rencontre, on y parle, on y danse, on y chante.