"Un film qui regarde la transsexualité avec bienveillance", "Un documentaire étonnant".

Un documentaire subtil sur la transition F to M d'un-e jeune Américain-e.

Ce documentaire est le complément parfait du récent FINDING PHONG !

Cannes 2017 : de Suzanna à Coby, une opération à œil ouvert

Avec douceur et retenue, Christian Sonderegger documente le changement de sexe de sa demi-sœur.

[...] comment filme-t-on le changement de sexe d'une jeune fille, née Suzanna en 1987, qui va devenir Coby et s'extasier devant son premier poil au menton ? Un pur feel good movie, sauf qu'il n'a rien de fictionnel, rien d'inventé.

C'est cette douceur familiale, rythmée par les vidéos postées sur YouTube qui archivent les dernières traces de la jeune fille et témoignent des premiers pas tâtonnants du jeune homme, qui fait de COBY une œuvre si transgressive. Il a fallu toute l'inventivité du chef-opérateur Georgi Lazarevski, du monteur son Olivier Laurent, de la monteuse Camille Toubkis, pour trouver la ligne dramatique. Celle-ci se résume à un mot : l'épure.

Elle s'appelait Suzanna. Elle était en colère. Il est aujourd'hui Coby, un homme apaisé. Son demi-frère tire de son parcours un documentaire touchant, beau et précis.

COBY est un documentaire délicatement orchestré : l'ouvrir sur une séquence qui présente le quotidien de cet homme trans au travail, s'activant en tant qu'urgentiste dans une situation délicate, et ne pas frontalement nous plonger dans les témoignages de sa transition, c'est éviter aussi l'écueil de la curiosité rapidement mal placée. 

Le film relate avec beaucoup de sensibilité et de tact les bouleversements personnels et familiaux provoqués par la métamorphose de Suzanna devenu Coby, à l'âge de 23 ans, dans une petite ville du Midwest américain. Peut-être parce que Coby est le demi-frère du réalisateur, Christian Sonderegger parvient à nous faire toucher du doigt le véritable séisme que représente ce changement de sexe pour l'entourage.

A VOIR - Révélé durant le Festival de Cannes 2017 dans la petite mais vigoureuse section de l'ACID, ce remarquable documentaire consacré à la transformation de longue haleine d'une fille du Midwest en garçon passablement testostéroné sort, par les hasards de la programmation, un mois après Finding Phong, de Tran Phuong Thao et Swann Dubus, qui relatait quant à lui la délicate métamorphose d'un garçon vietnamien en jeune fille. Nonobstant le sens du changement et ses implications différentes, ces deux documentaires ont en partage ce qui les rend si intéressants : le respect absolu de leur sujet, l'intérêt pour le mouvement psychologique accompagnant le processus, l'inclusion dans le film d'une chronique filmée au long cours, réalisée par l'intéressé(e).

La métamorphose, au fil des saisons, suscite la même fascination que celle du héros de Boyhood, de Richard Linklater, fiction qui suivait un jeune acteur pendant des années.

(...) En moins de quatre-vingts minutes, voilà un portrait saisissant. 

Le film, qui sort le mercredi le 28 mars prochain sur les écrans français, est d'une tendresse et d'une douceur saisissantes. À des années-lumière de l'atmosphère de souffrance et de violence que le cinéma associe trop souvent à la problématique transgenre.