Drunken Noodles, comprendre un plat de nouilles du lendemain qui réduit le niveau d'ivresse, est une audacieuse invitation à un certain abandon.
Un film comme un conte fantastique jouant des représentations de l'amour, du corps et de l'art. Lucio Castro n'est jamais avare en audaces formelles et s'amuse à rendre compte et filmer le désir comme on l'a rarement vu. Car ici on le brode non pas d'un fil délicat mais avec de grosses fibres espiègles pour mieux évoquer le potentiel fragile et éphémère de l'amour.
Dans une lumière souvent crépusculaire, le cinéaste filme une mécanique du plaisir qui donne à voir des corps qui s'exposent et s'emboitent dans une merveilleuse vision poétique. Avec un ton à la fois intime et farceur et un récit malicieux qui joue à nous surprendre, le film nous rappelle que seule l'expérience conjointe est vectrice du désir. On suit Adnan dans ses errances à New York, aux prises dans sa relation de couple, et sa fabuleuse rencontre d'un artiste mystérieux qui tisse, au rythme des chapitres d'une année, des scènes de la vie ordinaire d'un homme en quête d'ardeur.
- Camila Beltrán, Sonia Ben Slama, Pascale Hannoyer et Pamela Varela, cinéastes de l'ACID
Drunken noodles, (referring to a noodle dish the morning after to cure a hangover), is a bold invitation to let yourself go. It is a film like a fantastic tale, playing on representations of love, body and art. Lucio Castro is never short of formal audacities and plays with the depiction of desire in ways we have rarely seen before. Because he doesn't embroider the film with delicate threads but rather with large, playful fibers to better evoke the fragile and ephemeral potential of love.
Often filming at twilight, the director documents the inner working of pleasure which reveals bodies, shown and intertwined in a marvelous poetic vision. With a tone that feels both intimate and playful, and a mischievous, ever surprising story, the film is a reminder that only shared experience ignites desire. As we follow Adnan through his wanderings in New York, grappling with his relationship, and his fabulous encounter with a mysterious artist, the film weaves scenes from the ordinary life of a man and his quest for fervor, to the rhythm of chapters of a year.