Fainéant.es

Un film de Karim Dridi

Fainéant.es

Un film de Karim Dridi

France - 2024 - 103 min

Nina et Djoul, deux amies inséparables, sont expulsées de leur squat. Elles reprennent la route à bord de leur vieux camion avec une soif de liberté et une seule obsession : faire la fête. Rencontres impromptues, travail saisonnier, concerts, joyeuses subversions, quelques galères mais surtout beaucoup d’aventures rythment désormais la vie nomade de ces deux amies.

EN SALLE

Sorti le 29 mai 2024

En salle

à propos de Fainéant.es

Faineant.es, rare film au titre inclusif, traite d'un milieu trop peu ou carrément pas représenté : celui des "punks à chien" à coupe iroquoise, des sdf libertaires tatoués et des squats qu'aime déloger la police. Karim Dridi réussit, grâce à une méthodologie qu'il a gardée du documentaire, à nous plonger dans l'univers de Djoul et Nina qui sont 40 ans plus tard les descendantes directes de Mona de Sans toit, ni loi d'Agnès Varda. Elles croisent d'autres marginaux magnifiques intrinsèquement libres, sortis d'un film de Tony Gatlif. L'interprétation générale du film est remarquable. Ce ne sont pas des acteurs, ils ne jouent pas, ils sont. Ce sont des visages et des gestes, une déclinaison de petits échanges humains qui disent le rapport à l'autre, l'attention, la solidarité et finalement l'amour. Visiblement inspiré par leurs vies et leurs caractères, le cinéaste se place à la juste distance, en empathie avec ses personnages. Il parvient à nous confronter à la réalité d'un quotidien autant subi que désiré et nous propose des fragments vécus avec intensité : une fausse couche rarement montrée avec autant de dureté et qui en même temps n'est qu'un aléas de plus dans la vie de l'héroine, des retrouvailles, le temps d'un deuil avec un père qui finissent par un fou rire, une séparation magnifique en haut des marches de la gare St Charles de Marseille mêlant affection enfantine et pudeur, autant de scènes qui associent situations concrètes et éthique qui nous montrent une communauté généreuse dans laquelle prévaut l'amitié et la loyauté. 

Bernard Cerf

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Cinéaste


Paroles de cinéastes

À PROPOS DE FAINÉANT.ES

Karim Dridi ne cesse de filmer ceux qui ne sont rien aux yeux des puissants : déracinés, damnés de la terre, poètes sans grade, rêveurs et clochards célestes, superbes mélancoliques, cherchant un toit dans le cœur des autres et surnageant dans un monde cruel et injuste qui ne laisse que peu de place à ceux qui vivent autrement.  

  

Éclairées par la lumière magnifique du cinéaste, Djoul et Nina sillonnent les routes dans leur camion, siphonnent les réservoirs, font leurs courses dans les poubelles d'un supermarché, évadent une vieille amie d'un Ehpad pour l'embarquer avec elles. Leur vision de la vie est horizontale. La société ne veut pas d'elles, mais elles ont le monde avec elles, le ciel, les potes, la teuf et la route. Elles tracent. 

  

Mais ce qui impressionne, surtout, ce sont ces regards qui ne trompent pas entre les deux héroïnes. Djoul ne souhaite rien d'autre que d'être avec son amie. Car qu'est-ce que l'amour, si ce n'est simplement vouloir être ensemble ? 

Le film terminé, on n'a qu'une envie, faire partie de cette famille de fainéant·es et embarquer avec Djoul et Nina pour tracer la route en chantant du Colette Magny : « Partout j'ai vu aussi des gens qui dansent ou qui jouent quand ils peuvent, et cultivent leur petit lopin de terre. Jamais s'ils arrivent quelque part, ils ne demandent où ils arrivent. » 

Ivan Mitifiot

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Directeur Artistique du Festival Écrans Mixtes


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