Histoires de vies brisées: les "double peine" de Lyon

Un film de Bertrand Tavernier

Histoires de vies brisées: les "double peine" de Lyon

Un film de Bertrand Tavernier

France - 2001 - 110 min

En décembre 1997, Bertrand Tavernier apporte son soutien à un groupe de sans-papiers lyonnais qui entament une grève de la faim pour protester contre la double peine. Un accord est trouvé, mais la grève reprend quelques mois plus tard, faute de solution réelle. Bertrand Tavernier décide alors de prendre sa caméra et de donner longuement la parole à ces hommes et ces femmes que personne ne veut écouter ; ces hommes et ces femmes qui se battent pourtant pour l'un des principes fondateurs de notre droit : nul ne peut être puni deux fois pour la même faute.

Sorti le 21 novembre 2001

Sortie non communiquée

À propos de Histoires de vies brisées : les "double peine" de Lyon

Une double peine pour une justice à double vitesse. Le comble de la justice c'est de se retrouver elle-même condamnable pour avoir condamné doublement un citoyen pour le même délit, sachant qu'il est écrit dans la constitution que nul ne peut être condamné deux fois pour le même délit. Au risque de creuser une nouvelle tranchée d'inégalité et d'injustice, on peut également l'interpréter comme une mesure arbitraire et discriminatoire. En effet, cette seconde condamnation s'applique uniquement aux étrangers. Et comme on dit jamais deux sans trois, cette double peine s'accompagne d'une troisième en brisant humainement et socialement ces hommes et leurs familles. Comment alors ne pas être choqué de voir une telle mesure s'appliquer au pays des Droits de l'homme ! Tout le monde reconnaît le caractère injuste et révoltant de cette loi 'double peine', mais personne ne semble y prêter l'attention qu'elle mérite. Il est vrai qu'elle ne s'adresse qu'à une minorité de gens (17 000 et 100 000 parents et proches), mais au-delà du nombre, on peut également s'interroger sur les conséquences à long terme d'une mesure, qui fait appel à l'inégalité parmi les hommes, sur notre démocratie. Comment concevoir un seul instant que ces hommes, qui se sont rachetés une conduite et qui ont toujours vécu en France, vont vivre dans un pays dont ils savent à peine parler la langue. Cela montre l'hypocrisie de cette loi, et l'absurdité d'une administration qui en vient à fabriquer des sans-papiers qui vont devoir vivre la clandestinité dans un pays qui les a vus grandir. Il est encore temps pour la justice de redorer son blason, et à nos politiques de se montrer un peu plus solidaires de leurs citoyens dont ils peuvent comprendre l'injustice pour en avoir fait eux-mêmes l'expérience en se voyant condamner doublement pour un délit qui les a privé , provisoirement bien sûr, d'exercer un mandat dans la fonction publique après avoir été condamné une première fois par une amende et/ou de la prison. La plèbe leur a renouvelé sa confiance et donné une seconde chance. Dont acte.

Djamel Ouahab

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