MAGDALA

Un film de Damien Manivel

MAGDALA

Un film de Damien Manivel

France - 2022 - 78 min

Depuis la mort de Jésus, Marie-Madeleine s’est retirée hors du monde. Ses cheveux sont devenus blancs, elle se nourrit de baies, boit l'eau de pluie et dort parmi les arbres. Seule au cœur de la forêt, elle se souvient de son amour perdu. Elle cherche un chemin pour le retrouver.


Since the death of Jesus, Mary Magdalene has withdrawn from the world. Her hair has turned white, she eats berries, drinks rain water and sleeps among the trees. Alone in the heart of the forest, she remembers her lost love. She looks for a way to find him.

Avec :
Elsa Wolliaston , Aimie Lombard , Olga Mouak et Saphir Shraga

EN SALLE

Sorti le 20 juillet 2022

En salle

À propos de MAGDALA

Sous la pluie, dans le vent ou la brume, par les forêts et dans les grottes, pas à pas, plan après plan, un épais mystère se déploie, épais comme la cape qui recouvre Marie-Madeleine, non la grande pécheresse, non la grande repentie, mais la grande amoureuse, fidèle jusqu'à la mort à sa passion pour le Christ. Est-ce la passion de la croyante pour Dieu, est-ce la passion de l'amante pour l'homme ? Tout en elle se souvient de la rencontre lumineuse qui, depuis, habite chaque instant de sa vie.


Le geste cinématographique de Damien Manivel nous enveloppe d'une aura nébuleuse, aussi ascétique dans son traitement que sensuelle dans son regard, si attentif au corps, à la matérialité de l'espace et du temps, qui portent et traversent toute présence. Ce film crépusculaire nous propulse dans une mystique primitive loin des "notre-père", des cierges et des encensoirs, où la nature et les visions hallucinées rendent à la croyance son paganisme premier. Le cinéaste et l'expressivité saisissante de l'actrice Elsa Wolliaston, transfigurent le personnage de Marie Madeleine. Ensemble, ils arpentent les sommets escarpés de l'Amour et de la Foi en la beauté.


Under the rain, in the wind or in the mist, through forests and caves, little by little, one shot after the other, a deep mystery unfurls. A mystery which is as thick as the cloak that covers Mary Magdalene. Not Mary the great sinner nor the redeemed soul, but the great lover who stays loyal until the end to her passion for Christ. Is this the passion of a believer in God ? Or the one of a lover for a man ? Every cell of her body remembers their radiant encounter which has, since it happened, illuminated every single moment of her life. 


Damien Manivel's cinematic creation wraps a nebulous aura around its viewers. It is as ascetic in the way it treats its subject as it is sensual in the way it makes us see things. It is particularly attentive to the bodies and to the materiality of space and time, which both carries and passes through every living creature. This dusky movie propels us into a primitive mystique which has nothing to do with candles, thuribles and « Our Father Who art in heaven » prayers, and in which nature and hallucinated visions make human faith go back to its original paganism. The filmmaker and his actress Elsa Wolliaston, whose expressivity is stunning, succeed in transfiguring the character of Mary Magdalene. Together they climb up the steep slopes of Love and Faith in beauty.

Mathieu Lis

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Cinéaste


Nicolas Peduzzi

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Cinéaste


Corto Vaclav

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Cinéaste


Paroles de cinéastes

À PROPOS DE MAGDALA

Dans “L'Art termite et l'art éléphant blanc”, un de ses textes les plus célèbres paru en 1962, le critique Manny Farber y distingue le style termite de certains réalisateurs (Walsh et Hawks, ou plus largement les films de série B marquant le cinéma des années 1930 et 1940). Il écrit : « l'art style termite, ver solitaire, mousse ou champignon, a la particularité de progresser en s'attaquant à ses propres contraintes, pour ne laisser d'ordinaire sur son passage que des signes d'activités dévorante, industrieuse et désordonnée ». On pourrait parler ainsi de Magdala de Damien Manivel. Un film « qui pousse par le milieu », et qui apparaît - de par sa pure présence végétale - comme un miracle et, tel un limon entraîné par les eaux et déposé sur le lit et les rives du cinéma, défie, avec « l'ingéniosité du pauvre », l'entendement. Un film qui se veut littéralement une ascension - un mouvement qu'on ressent construit avec des mains d'artisan, au gré des obstacles de la production contemporaine et arraché au réel dans un geste d'une sérénité absolue. Tel le Balzac de Rodin, Magdala paraît modelé dans le bronze et la boue, avec un amour de l'évocation qui ramène à une forme de poésie japonaise (le fameux haïku) mais lorgne également vers la grande forme tellurique du roman russe. Car Magdala, aussi bien maître que marguerite, entièrement connectée à la nature dans laquelle elle se réfugie, jouit également de son retrait hors du monde : elle semble y percevoir alors, à l'instar du film, la plus petite palpitation possible, la dernière sensation infinitésimale ou, plus simplement, ce qui reste après la fin de l'amour : le souvenir d'une caresse. Là aussi, le diable est probablement dans les détails.

Morgan Pokée

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Programmateur


Le Concorde La Roche-sur-Yon
Paroles de programmateurs

À PROPOS DE MAGDALA

« Avec Magdala, Damien Manivel signe une oeuvre magistrale plein d'humanisme, d'intimité, et d'affection envers la figure sacrée qu'est Marie-Madeleine. Loin des effets comiques de son court métrage La Dame au Chien, Manivel maintient une patience imposante et une maitrise sans concession du temps, à nouveau interprété avec brio par l'actrice Elsa Wolliaston. C'est cette notion de temporalité et de mouvement, si cher à ce cinéaste-danseur, qui prend tout son sens dans le portrait de la mort de Magdala. Luttant seule contre les dernières étapes de la vieillesse dans une forêt, le personnage mythique de Marie-Madeleine affronte le constat d'une mort prochaine. En observant ses mouvements languissants, nous nous rappelons de la finitude de l'existence. Pourtant, Manivel parvient à transcender cette réalité mortelle à travers une recherche symbolique et picturale qui élargit notre compréhension de la vie. Son regard de poète est profondément touchant, et la symbiose poétique du film entre le corps et son environnement dévoile un véritable moment de cinéma. » 

Alexandre Leter

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Jeune ambassadeur de l'ACID


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