MI BESTIA

Un film de Camila Beltrán

MI BESTIA

Un film de Camila Beltrán

Colombie, France - 2024 - 75 min

Bogotá, 1996.  

La population est effrayée : le diable va arriver lors d'une éclipse de lune imminente. 

Mila, 13 ans, sent que le regard des autres sur elle se fait plus oppressant. Elle se demande si la métamorphose de son corps a un rapport avec cette prophétie. Le jour tant redouté arrive, la lune rouge illumine le ciel. 

Bogotá, 1996.
The population is frightened: the devil is coming for the approaching lunar eclipse.
Mila, 13, feels the gaze of others on her becoming more oppressive. She wonders if the transformation of her body has anything to do with this prophecy.
The dreaded day comes, and the red moon lights up the sky. 

Avec :
Stella Martínez , Mallely Aleyda Murillo Rivas , Héctor Sanchez et Marcela Mar

EN SALLE

Sorti le 04 septembre 2024

En salle

À PROPOS DE MI BESTIA

Mi Bestia s'ouvre sur un lever du jour : tandis que de l'ombre émerge un lac au coeur d'une forêt luxuriante, les chants des oiseaux montent pour résonner en un cri immense. À l'image de ce plan inaugural, la puissance et le mystère du sauvage irriguent le film, comme la jungle marécageuse qui surgit en pleine ville, attirant Mila irrésistiblement, comme les chiens qui grondent à l'entrée de l'école et qu'elle caresse sans crainte.

Elle est née fille, elle a l'âge où le regard du beau-père devient insistant, où elle doit attendre à la maison une mère qui n'a pas le temps, où on lui interdit de marcher seule dans les rues parce que les filles disparaissent. Mais Mila n'a peur de rien, elle déambule, casque sur les oreilles, rencontre ce garçon à la sortie de l'école, esquive un destin sage et domestique. La caméra s'aimante au visage de son actrice, le regard de la cinéaste recompose le monde autour d'elle, humide et flou, sombre, bouché. Le fantastique innerve par petites touches, juxtaposant les fragments de réel : une croyance populaire en boucle à la télé, une perruche qui s'échappe, une coupure de courant, deviennent tous vecteurs du surnaturel et composent la partition mystique, combative et secrète d'une enfant qui se transforme. 

- Pascale Hannoyer, Thomas Jenkoe et Clara Teper, cinéastes de l'ACID


Mi Bestia opens on a sunrise: as a lake emerges from the shadows in the heart of a lush forest, birdsongs rise, echoing in an immense cry. In keeping with this opening shot, the power and mystery of the wilderness infiltrate the film, like the swampy jungle that emerges in the middle of the city, unavoidably attracting Mila, like the dogs that growl by at the school gate and which she pets fearlessly.

She was born a girl, and she's now old enough for her stepfather's insistent gaze; to wait at home for her mother who has no time; to be told not to walk alone in the streets where girls vanish. But Mila isn't easily scared: she wanders, headphones on, meets this boy at the school gate, escapes a safe, domestic life. The camera revolves around the actress's face, the filmmaker's gaze recomposing the world around her, damp and blurred, dark and overcast. Fantasy infiltrates the film through small notes, juxtaposing fragments of reality: a popular belief repeated on TV, an escaped parakeet, a power outage. Everything gradually turns into vectors of the supernatural, composing the mystical, combative and secret score of a transforming child. 

- Pascale Hannoyer, Thomas Jenkoe and Clara Teper, ACID filmmakers

Pascale Hannoyer

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Cinéaste


Thomas Jenkoe

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Cinéaste


Clara Teper

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Cinéaste


Paroles de cinéastes

À propos de MI BESTIA

Pour son premier long-métrage, Camila Beltrán construit un récit d'initiation nimbé de fantastique. Elle en assume les nombreuses références, qu'elles soient anciennes – Carrie, le bal du diable – ou récentes – Tiger Stripes. Elle trouve cependant sa singularité dans son enracinement dans la société colombienne : son folklore, son imaginaire, ses croyances et le poids qu'y exerce encore aujourd'hui la religion. Elle ose aussi des parti-pris formels proches du cinéma expérimental : Mi Bestia est ainsi majoritairement tourné dans une cadence plus « lente » qu'habituellement (8, 12 ou 16 images par seconde plutôt que 24), procédé original qui renforce l'étrangeté de son atmosphère. 


Dans une Bogotá partagée entre son urbanité saturée d'écrans de télévision et la forêt sauvage encore présente au cœur de la ville, Mila découvre tout à la fois sa féminité, la force de la sororité et la prédation masculine. En s'inspirant de ses propres souvenirs, Camila Beltrán nous dévoile une Colombie métissée, organique, magique, peu montrée au cinéma. À travers les yeux de sa jeune héroïne, superbement incarnée par une comédienne non professionnelle, elle nous offre un conte qui cache sous sa noirceur et son mystère un paysage inédit, empli d'espoir pour les femmes comme pour la jeunesse.

Jeremy Breta


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