Nouvel ordre mondial (Quelque part en Afrique)

Un film de Philippe Diaz

Nouvel ordre mondial (Quelque part en Afrique)

Un film de Philippe Diaz

France - 2000 - 90 min

Durant l’été 1999, à Lomé au Togo, le Président de la Sierra Leone Ahmad Tan Kabbah signe les accords de paix avec le chef des rebelles après neuf ans de guerre civile. En 1991, leurs principales revendications, qui consistaient en le partage des richesses, étaient jugées inacceptables par la communauté internationale. Un mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies renforçait alors une force d’interposition ECOMOG déjà en place pour mettre fin à la rébellion. Des bombes à fragmentation étaient lâchées sur les villes, des civils étaient torturés, amputés et exécutés.

Ce documentaire de Philippe Diaz met en évidence l'inacceptable responsabilité de l'Occident dans une guerre inhumaine où seul des critères commerciaux et financiers ont décidé du sort de centaines de milliers de personnes, et l'incroyable manipulation de la presse et de l'opinion publique mondiale.

Sorti le 25 avril 2001

Sortie non communiquée

À propos de Nouvel ordre mondial (Quelque part en Afrique)

L'horreur... L'horreur... Si ce mot-là à un sens, alors il s'incarne dans le film de Philippe Diaz Nouvel ordre mondial. C'est le premier mot qui nous vient à l'esprit. L'Horreur du genre humain, l'Horreur de l'O.N.U, l'Horreur de la guerre, de la politique, et de tout ce qui amène le pire des traitements qu'un homme est capable de faire subir à l'un des siens. C'est la première fois, et j'espère la dernière, que je vois autant de « choses » en si peu de temps. La première fois qu'on a le courage de montrer, au-delà du voyeurisme et de la complaisance, la souffrance que des civils peuvent endurer de la gente militaire au pouvoir et de ses opposants. Le film choque au plus profond de notre âme. Une situation comparable à bien d'autres, je pense notamment à l'Algérie, où sont perpétrés les mêmes massacres. Des exécutions, des tortures qu'on se représente souvent intellectuellement, et qui, pour la première fois, deviennent RÉELLES, donc émotionnellement très puissantes. 

Après ce film, j'ai pensé, et pu ressentir un instant, à ceux qui ont fait la guerre et qui ont été confrontés à de telles horreurs pour en revenir marqués à vie. C'est la première fois de ma vie que j'ai eu envie de sortir d'une salle de cinéma, ou de crier ma révolte face à une telle injustice à la limite du soutenable. Des images qu'on a du mal à imaginer tant elles dépassent l'imagination. Je me suis forcé à rester et à voir la RÉALITE. À me rendre compte du monde dans sa totalité. J'ai lutté contre moi-même, contre mes petits états d'âme pour me confronter et m'incliner devant autant de courage que pouvait avoir cette population civile. Ce film a le mérite, au-delà du simple fait de nous relater un conflit avec tous ce que ça implique de nous mettre face à la réalité, à la mort, à la vie et à notre responsabilité politique. Car au-delà des images, le film devient politique, philosophique. Quelle est la logique de cette guerre fratricide ? Qui en profite, et pourquoi ? Quelles sont les mesures adoptées pour stopper ou continuer cette guerre ? Quelle est la place et la responsabilité de l'ONU ? Autant de questions qui sont posées et dont les réponses nous paraissent toutes aussi choquantes que les images. 

Ce film nous pose une autre question : A-t-on le droit aujourd'hui, à l'heure du bouquet numérique, de masquer ou maquiller la vérité sous peine de choquer l'opinion publique ? Ou de taxer le réalisateur ou le journaliste de voyeurisme lorsqu'il témoigne d'une guerre ? Au nom de quel Droit, lorsqu'un Peuple est asservi, torturé, massacré, et réduit à de la chair fraîche, peut-on voiler ou masquer la Vérité ? Une dernière question puisqu'elle est nourrie de la précédente : Jusqu'où sommes-nous capables d'accepter pour réagir ? À chacun sa conscience, à chacun sa vérité. Mais ayons le courage de ressentir une minute ce que vivent et ressentent des milliers de gens au quotidien. Merci à Philippe Diaz pour son témoignage. 

Djamel Ouahab

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