Laurence Thrush fait le choix d'un montage subtil entre la vie quotidienne d'un hôpital surchargé, façon documentaire, et celle de la future mourante dont les dernières heures s'écoulent lentement. Cynthia a chaud. Elle va mourir, qu'importe, elle est déjà morte. Elle veut la même coiffure que celle de la publicité, elle veut le bijou du téléachat et que son ventilateur la rafraîchisse. Parallèlement le grand défilé des professions « socialcare » se déploie : il y a ceux qui soignent, ceux qui veillent, ceux qui accompagnent, remplacent, nettoient. Avec une respectueuse distance caméra, le spectateur entre dans le monde bien vivant de la mort : un indice, une enquête et des procédures à n'en plus finir, aux tournures parfois quasi comiques. Un monde qui fait « ce qu'il faut bien que quelqu'un fasse » avec un professionnalisme touchant. Les questions effrayantes sont alors balayées par de nombreuses respirations. Les choses sont posées simplement, la photographie en noir et blanc protège, les rires rassurent, la vie continue.