Un fils

Un film de Amal Bedjaoui

Un fils

Un film de Amal Bedjaoui

France - 2003 - 58 min

Selim, jeune homme à la dérive, mène une double vie.
La nuit, il se prostitue dans des clubs avec son amie Louise. Le dimanche, il déjeune en tête à tête avec son père Omar qui vit enfermé dans le deuil de sa femme.
Depuis, la relation de Selim avec son père s'est construite sur le mensonge et le secret.
De longs silences s'installes entre eux et toutes les tentatives de Selim pour se rapprocher de son père échouent. Ils passent l'un à coté de l'autre sans parvenir à se rencontrer.


Avec :
Mohamed Hicham , Hammou Graïa , Isabelle Pichaud et Aurélien Recoing

Sorti le 25 août 2004

Sortie non communiquée

À propos de Un fils

Un film cri du cœur - rage et douceur mêlées - prenant pour sujet, à bras le corps, l'incommunicabilité entre pères et fils exacerbée dans les cultures méditerranéennes : honte affichée du fils, Selim, à parler à l'être le plus proche de lui, souffrance devant le mutisme du père qu'il va exorciser dans les bras d'un autre père, bien français celui-là, dans la prostitution. Film scandale, sur le fil du rasoir, déjouant la multitude des pièges qui le guettent par la maîtrise de sa cinéaste à trouver une juste distance à travers ses cadres, la lumière et le jeu des comédiens : mobilité de la caméra accompagnant Selim débouchant sur la fixité distante des scènes avec le père, pour exploser dans l'immobilité figée de l'hôtel miteux de l'overdose et finalement retrouver la mobilité du père allant sur les traces du fils disparu dans les lieux de sa déchéance, jusqu'à la lumière finale baignant le carré musulman d'un cimetière de banlieue. Pour conter cette histoire bouleversante la cinéaste conduit son récit par ellipses, dans une épure totale, quasi muette (hormis les moments de complicités entre Selim et Louise, l'amie et « collègue de tapin ») en convoquant le cinéma comme art de suggérer, de montrer sans dire, de laisser à chacun de ses comédiens toute l'épaisseur de leur secret. Un grand film, sélectionné dans une dizaine de festivals (de Venise, à Montréal en passant par le « coup de cœur » de Dominique Blanc à Créteil), et qui pourtant, scandaleusement, ne trouve pas aujourd'hui le chemin des salles et du public. Ce film est pour moi le signe manifeste de l'impasse dramatique dans laquelle se trouve notre système de diffusion et d'exploitation des œuvres. Mais où est la liberté du public à voir les films de son choix ?

Jean-Pierre Thorn

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