État limite de Nicolas Peduzzi fait le constat d'une société malade, rongée de l'intérieur par la voracité de son modèle libéral. Une société qui détruit les esprits et les corps, pervertit les moyens qu'elle se donne pour se soigner. Jamal Abdel Kader, le psychiatre d'un service d'urgence, arpente les couloirs de l'hôpital Beaujon comme le pont d'un navire en déroute toutes les heures du jour et de la nuit. Nous sommes sur ses talons. Ici, les moyens sont réduits à une peau de chagrin, les souffrances humaines s'accumulent mais il faut pourtant trouver l'énergie de garder la tête haute, de tendre l'oreille, de protéger pour peut-être guérir. Nicolas Peduzzi filme ce médecin comme un super héros. La conscience aiguë que tout ne tient qu'au dévouement sacrificiel des médecins et des soignants s'impose. Mais jusqu'à quand ?
Lucas Delangle, Laure Vermeersch et Idir Serghine, cinéastes de l'ACID
Nicolas Peduzzi's film État limite is a report on a sick society that is eaten away from the inside by the voracity of its free market economy. This is a society which destroys both minds and bodies and perverts its own means of healing itself. Every hour of the day and of the night, Jamal Abdel Kader, the only psychiatrist of an emergency department, paces the corridors of the Beaujon hospital as if he were pacing the decks of a ship in disarray. And Peduzzi's camera is always right behind on his heels. In this department, there are fewer and fewer financial resources and more and more human suffering. And yet, Jamal Abdel Kader needs to muster enough energy to keep his head up, be all ears, protect and possibly heal his patients. Nicolas Peduzzi films this doctor as he would a super hero. His movie makes us keenly aware that everything only holds together thanks to the sacrificial dedication of the doctors and nurses. But for how long ?
Lucas Delangle, Laure Vermeersch & Idir Serghine, ACID filmmakers
Publié le mardi 02 mai 2023