Cette histoire pourrait se dérouler dans un roman de Balzac. Cette fois, les Illusions perdues sont celles de Martin et Léa, deux jeunes provinciaux qui viennent de se séparer et qui montent à Paris pour se trouver une place. Mais comment se reconstruire après l'échec du premier amour ? Et que signifie entrer de plain-pied dans le monde adulte ? A l'intérieur de soi, il y a aussi un être mystérieux que l'on ne connaît pas.
Martin et Léa ne sont pas des héros modernes. Il y a en eux quelque chose de romantique, qui résiste à l'air du temps, à son obsession de réussite et d'efficacité. Ce sont des êtres sensibles, doux et délicats, qui avancent à leur rythme. Ils aiment parler de films, de livres, de musique ; l'art est un espace de liberté ; certaines œuvres sont pour eux des rencontres essentielles, qui ont le pouvoir de les aider à se comprendre, à mûrir.
Il est aussi question de courage. Celui de faire son "saut dans l'existence", d'accepter les désirs enfouis, d'être sincère avec soi-même. Pour Martin, il s'agit entre autres de faire son premier film, de se lancer dans une vie de création. Une vie exaltante, mais éprouvante aussi. Comme dirait Jérôme, son ami, "avoir la gnaque tous les matins, ça ne va pas forcément de soi."
Pour filmer ces jeunes gens, il fallait une mise en scène à leur image, élégante, épurée et sans effets appuyés, généreuse avec le spectateur, qui le laisse libre de ses émotions, libre de se laisser porter par la musicalité du film, de s'y retrouver au gré de ses propres souvenirs de jeunesse, comme dans les grands romans d'apprentissage.
Cinéaste
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-Membre du Conseil d'Administration
Publié le jeudi 19 avril 2018