Christophe
Duthoit
Programmateur
Loin des grands espaces et du mouvement, Lionel Baier pose son cinéma dans un motel à quelques jours de fermer définitivement. C'est là que l'architecte du lieu a choisi de mourir, par euthanasie assistée, avec l'aide d'Esperanza accompagnatrice et sous les yeux témoins d'un jeune prostitué. Unité de lieu, de temps et d'action, la Tragédie semble pouvoir se jouer. Ce serait sans compter sur le regard pétillant et l'humour du réalisateur, sans sa propre distance en filmant frontalement qui nous invite à changer d'axe.
D'une histoire singulière qui touche à l'universel, qui divise les sociétés de par le monde, le réalisateur en secoue la gravité en juxtaposant à notre mort certaine l'imprévisibilité de la vie et le désir.
Avec générosité et un réel plaisir palpable, sous l'œil bienveillant d'un bon directeur d'acteurs, les comédiens nous emportent.
La Vanité est un peu comme une expérience en parachute ascensionnel, d'une histoire sérieuse nous nous envolons vers un espace lumineux.
Publié le mercredi 17 janvier 2018