À propos de Si c'était de l'amour

Jules
Zingg

Si c'était de l'amour est un film dont il est difficile de cerner la forme. Si on peut croire assister dans un premier temps à un making-of sur la création d'un spectacle chorégraphique (Crowd, de Gisèle Vienne), le film se déplace peu à peu vers un portrait plus intime de ses interprètes.

Sans savoir pourquoi, nous nous laissons vite gagner par l'émotion. Et nous ne pouvons que rendre grâce à Patric Chiha de ne pas chercher à éclaircir le mystère de ce travail de création, mais de nous encourager au contraire à en explorer les abimes.

Ici, les danseurs sont aussi auteurs, donnant corps et voix à leurs histoires intimes dans des confessions qui nous révèlent que le désir se prolonge hors de sa représentation.

En coulisse, devant la caméra du cinéaste, les artistes se confient l'un à l'autre, comme ils le feraient après l'amour, les mots encore chargés de la brulante sensualité qui les habite sur scène. Et par un subtil travail de montage, Patric Chiha tend à faire disparaître la frontière qui sépare le spectacle de la coulisse, et le chaos des corps des pensées qui les bouleversent.

Imperceptiblement, le film prend la forme d'un vaste espace mental, presque onirique. Et même si nous ignorons tout, ou presque, de cette représentation, le plaisir n'en est pas moins entier : la musique nous enivre rapidement, le souffle des êtres nous émeut, et les images, superbes, explorent ces corps en suspension comme des planètes inconnues. On frôle la science-fiction.

Publié le mercredi 20 novembre 2019

Paroles de cinéastes

Si c'était de l'amour

Un film de Patric Chiha
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