Des enfants dans une institution, visiblement dans un monde qui nous semble fermé. Mais très vite, une fenêtre s'ouvre. Les enfants s'approchent de nous, jettent d'abord un œil au regard de la caméra, puis la fixe bien en face pour nous entraîner, jour après jour, dans ce lieu de vie où tout repose sur l'écoute et le dialogue. A ciel ouvert, par un montage incisif, sait capter les moments clefs de la thérapie sans jamais enfermer le film et les enfants dans le handicap. Le questionnement permanent sur le rôle de chacun, l'individualisation constante des méthodes de soin, sont réfléchis par une réalisation lumineuse qui sait suggérer les doutes, les fragilités, les incertitudes, les réussites. En voyant le film de Mariana Otero, j'ai pensé à une scène du film de Jean Vigo Zéro de conduite où les enfants volent au ralenti dans les plumes échappées des polochons du dortoir. C'est cette même poésie qui traverse « à ciel ouvert « où une caméra complice réussit à nous faire entrer sans effraction, avec une infinie tendresse, dans la logique d'une enfance en recomposition.
Publié le vendredi 13 octobre 2017