À propos de La Fin du règne animal

Denis
Dercourt

Cinéaste

Voici un film qui tient la promesse de son titre : simple et ambigu à la fois, ironique et sérieux, enfin magnifique. Il me fait songer aux porches de certaines églises romanes. On y retrouve ce qui fait l'essentiel de la vie : les travaux, les peines, les saisons, les plaisirs. Ce n'est pas pour rien que le héros de ce film a une simplicité du Moyen Âge. Il sait le langage de la terre, des enfants, des mains. Et il sait au plus profond de lui le danger de perdre ce qui lie et enracine. Pourtant son effort constant, tenace, est compris seulement des animaux et des enfants (une fillette, un chien, quelques moutons, à qui sont confiés les rôles les plus lumineux). Un film de tailleur de pierre, fait à la main, qui ne nie pas le temps, en fait au contraire son allié. La main sera d'ailleurs le lieu de la transmission, du passage de la vie à la mort, dans un plan qui parle à chacun de nous : la main d'une mère qui palpite une dernière fois entre les doigts de son fils. Pour autant, il n'y a pas de nostalgie dans ce film, on n'y donne pas de leçons. Il faut seulement « faire avec » la disparition du règne animal... Et le nouveau monde, même si on ne lui donne pas son accord, au moins lui apporte-t'on son humour et sa lucidité.

Denis Dercourt

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Cinéaste


Publié le mardi 12 septembre 2017

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